LES MARIAGES DE PIERRE BOYER ROCABLAVE ET DE PIERRE BOYER GENIES

[ramon buera boyer]

Le 19 septembre 1570, Pierre Boyer, masson naturel de La Cadenede, fit CM avec Marie Paster, veuve de Pierre Richard, et comme je l'ai déjà indiqué dans un précédent commentaire, j'ai toujours considéré que ce Pierre Boyer était en réalité Pierre Boyer Rocablave , depuis Vu l'importance attachée à l'époque à la virginité d'une femme, si le mari avait été Pierre Boyer Génies, fils de Ramond Boyer de La Cadenede, il me semblait étrange qu'un jeune homme épouse une veuve pour la première fois.

Or, Pierre Boyer Genies a épousé Beatrix Aussol Malmontet faisant CM le 8 décembre 1570 (je n'ai pu savoir devant quel notaire), dit Beatrix Aussol étant la veuve de Gabriel Dempuech, qu'elle a épousé en 1564.

Le fait que Béatrix Aussol était veuve me laisse perplexe dans mon raisonnement, d'autant plus que Pierre Boyer, marié le 19 septembre 1570, à Marie Paster, veuve, pourrait bien épouser Béatrix Aussol, veuve, en décembre 1570.

Enfin Pierre Boyer Genies était veuf de Beatrix Aussol en 1576 et marié en 1577 ou 1578 avec Margueritte Delmas.

Quant à Pierre Boyer Rocablave, on sait qu'il était déjà marié en 1555 à Delphine Conducher, qui fit un testament cette année-là, mais ne devait pas nécessairement décéder cette année-là.

Si Delphine Conducher était décédée en 1555, il m'est impossible d'imaginer que Pierre Boyer Rocablave soit resté veuf jusqu'en 1570, date à laquelle il aurait pu épouser Marie Paster, et Pierre Boyer Rocablave aurait pu contracter un autre mariage entre Delphine Conducher et Marie Pasteur.

Si Delphine Conducher était décédée vers 1570, alors il pourrait s'agir de Pierre Boyer Rocablave, qui épousa Marie Paster en 1570.

Le fait que normalement le CM n'indiquait pas si le mari était célibataire ou veuf, ainsi que l'absence de registres sacramentels de cette époque rend difficile d'être sûr à 100% de ce gâchis.

J'espère que je n'ai pas créé plus de confusion pour les chercheurs de la famille Boyer de Millau et si quelqu'un a plus d'informations, je l'apprécierais.

[ramon buera boyer]

Dans la continuité du commentaire précédent, je voudrais indiquer que le mariage entre Pierre Boyer et Marie Pastre, dont le CM de 1570 est consigné, n'a sûrement pas eu lieu, puisque dans l'accord du 11 février 1571 passé entre Pierre Pastre de Cassaledes et sa sœur Margueritte Pastre, épouse de Pierre Pojade, de Creissels, Marie Pastre, sœur de Pierre et Margueritte, a été citée comme veuve de Pierre Richard et non comme épouse de Pierre Boyer.

Avec ces faits, j'ose oser que le Pierre Boyer qui fit CM avec Marie Pastre en 1570 était Pierre Boyer Génies, fils de Ramond Boyer, qui n'épousa pas ladite Marie Pastre mais épousa Beatrix Aussol en décembre 1570.

Une situation similaire s'était produite quelques années plus tôt dans la même famille Boyer de la Cadenede, plus précisément avec le frère aîné de Pierre Boyer Génies, Jean Boyer Génies, qui accorda CM avec Marie Marques le 5 septembre 1563, le mariage n'ayant jamais eu lieu. puisqu'il accorda d'autres CM à Catherine Reynes le 28 décembre 1563, alors que Marie Marques était encore vivante en décembre 1563.

Cela étant dit, ce qui me trouble encore, c'est le fait qu'un jeune célibataire comme Pierre Boyer Genies ait épousé en 1570 une veuve, Beatrix Aussel, à moins que la raison ne soit que ladite Beatrix Aussel était "un bon parti", comme le fera Jeanne Massevaques Fabre, marié en 1596 à un autre Pierre Boyer Genies, fils de Hugues Boyer Genies.

[Patrick-JG-Boyer]

Mais oui, Señor Ramón, la confusion est totale ! Mais je vous remercie car d'une part, vous nous apportez beaucoup d'informations inédites, du moins pour moi, et d'autre part, la confusion est une étape nécessaire !

En somme, que savons-nous de façon sûre ? Que Pierre Boyer, fils de Raulet, a épousé au plus tard en 1555, Delphine Conducher, ce qui est attesté par le testament que celle-ci a dicté cette année-là. (Je suppose que Pierre Boyer, fils de Ramon, serait trop jeune pour être l'époux de Delphine Conducher. Mais sommes-nous sûrs de cela ?)

Je retiens une remarque très pertinente que vous faites à propos des testaments, c'est qu'ils n'impliquent pas le décès immédiat du testateur. Je voudrais envisager une possibilité au sujet des contrats de mariage : c'est que s'ils étaient habituellement suivis du mariage, je pense que plus rarement, car cela entraînait des frais au moins pour la partie qui se dédisait, le projet de mariage avortait.

Quelle preuve avons-nous que le contrat de mariage du 19/09/1570 entre un certain Pierre Boyer, quel qu'il fût, et Marie Pastre, veuve Richard, ait été suivi d'un mariage effectif ? Ce couple apparaît-il dans d'autres actes ? Des enfants en sont-ils nés ? (Peut-être avez-vous réponse à cette question, et cela peut infirmer tout ce que vais suggérer plus loin.)

Au lieu de cela, deux mois et demi après ce premier contrat, il semble qu'il y ait eu un nouveau contrat avec un Pierre Boyer (s'agit-il du même protagoniste, de l'oncle, du neveu ou d'un cousin ? qui pourrait le dire, quand on ne sait même pas quel notaire a dressé le contrat ?) et Beatrix Aussol, veuve "Dempuech" (ou Delpuech ?)

Or, ce contrat de mariage du 08/12/1570, passé chez un notaire de nous inconnu, semble bien avoir donné lieu à un mariage réel, puisque vous paraissez sûr que ladite Beatrix Aussol, épouse de Pierre Boyer, meurt en 1576, et que ce même Pierre Boyer se remarie quelques mois plus tard "en 1577 ou 1578" avec Margueritte Delmas. Ce qui ne nous dit toujours pas, -ou cela le dit-il ?-, de quel Pierre Boyer il s'agit.

La théorie sur la virginité me laisse dubitatif. Par contre, je pense qu'il ne faut pas perdre de vue que l'année 1570 se situe en pleine guerre civile. A Millau, protestants et catholiques s'affrontent avec une fièvre destructrice particulièrement virulente (dans les deux camps). La division pouvait régner au sein-même des familles. Peut-être (ce n'est que pure conjecture, et je n'ai vraiment aucun élément pour l'étayer), peut-être les tensions pouvaient-elles faire avorter les projets de mariage quand bien même ceux-ci étaient déjà concrétisés par un contrat ? Je pense au contrat du 19 septembre avec Marie Pastre qui annonçait un mariage protestant. Et je me demande si le mariage Boyer-Aussol fut un mariage protestant ou catholique. Dans le second cas, il aurait pu s'agir d'un mariage rapidement arrangé pour contrecarrer le premier projet ... Mais bien sûr, ceci n'est qu'élucubration de ma part. Il aurait pu y avoir d'autres raisons d'annuler ce contrat (si tant est qu'il ait été annulé).

Ce qui m'amène à ajouter encore plus de confusion ! Je veux parler du contrat de mariage de Jehan Boyer, fils de Ramond Boyer, de la Cadenède, avec Marie Magne, fille de Jehan Magne, lequel contrat fut passé le 05/09/1563 à Millau devant Me Jean de Malrieu (AD 12 - 3E11789 Séq. 9 vues 31-35). Ma question est : Ramond Boyer avait-il deux fils prénommés Jean, l'un contractant mariage avec Marie Magne le 05/09/1563, et l'autre avec Catherine Reynès le 28/12/1563, par-devant le même notaire ? S'il s'agit du même Jean Boyer, je n'arrive pas à concevoir qu'il puisse s'être marié deux fois à moins de quatre mois d'intervalle ! Soit il s'agit de deux frères, portant le même prénom de Jean, mais alors que devient celui qui épouse Marie Magne ? Soit le premier contrat a été annulé, et l'unique Jean Boyer, fils de Ramond, après avoir envisagé d'épouser Marie Magne, a-t-il finalement épousé Catherine Reynès, union dont naquirent au moins les huit enfants que l'on connaît.

Je ne sais rien de l'appartenance religieuse des protagonistes Jean Boyer, Marie Magne et Catherine Reynes. Par contre, pour le contexte, il me semble que 1563 est l'année où la Ville de Millau, derrière ses consuls, se déclare ouvertement protestante. (cf Millau, des origines à 1789, par l'Abbé Pierre-Edmond Vivier, conférence de 1990 publiée dans les annales de l'Université Populaire du Sud-Rouergue vol. 7)
Voilà, je n'apporte rien de bien consistant au débat, mais je ne peux m'empêcher de faire un parallèle entre les deux contrats de mariage de Jean Boyer en 1563 et les deux contrats de mariage de Pierre Boyer en 1570, contrats distants dans le premier cas d'un peu plus de trois mois, et dans le second d'un peu moins. L'incursion de la situation politico-religieuse perturbée de l'époque dans le domaine très privé des contrats de mariage n'est toutefois que pure spéculation de ma part. Je ne voudrais pas non plus avoir l'air d'insinuer que dans les quatre contrats de 1563 et 1570, il s'agisse uniquement des deux frères Boyer, Jean et Pierre, fils de Ramond. Je n'en sais rien, mais c'est une possibilité ...

La généalogie est faite de réponses qui prennent leur place dans les différentes ramifications d'un arbre de la façon la plus rigoureuse qui soit, mais en l'attente de réponses nettes, elle procède aussi d'hypothèses que la documentation permettra peut-être un jour de valider ... ou d'infirmer !

[ramon buera boyer]

M Patrick Boyer :

Je répondrai rapidement à vos questions.

Pierre Boyer masson, époux de Delphine Conduchier est certainement Pierre Boyer Rocablave, puisque dans le testament de ladite Delphine de 1555 il mentionne son beau-frère fra Bartolomie Boyer ordre des cordeliers, étant celui-ci, en toute certitude, Bartolomie Boyer Rocablave , comme je l'ai commenté dans un autre post du forum.

Que Pierre Boyer Génies, fils de Ramond Boyer, n'ait pas épousé Marie Paster en 1570, je l'ai déjà démontré dans un commentaire précédent.

Que le mariage entre Pierre Boyer Génies et Béatrix Aussel Malmontet devait être de rite protestant, je déduis du testament (donation mortis causa) de ladite Béatrix Aussel fait le 6 mars 1576 devant le notaire de Millau Antoine de Malrieu, où Béatrix Aussel Il a indiqué appartenir à l'Église réformée.

Concernant les enfants de Ramond Boyer, nous savons par ses trois testaments qu'il n'a eu que : Jean, Hugues, Pierre, "un autre Pierre", François, Delphine et Antoine, dit Antoine étant né après 1555 et avant 1564, et dont l'un est décédé le "Pierre" entre 1555 et 1564, et donc le Jean Boyer Genies qui fait CM avec Marie Magne et Catherine Reynes est le même.

Je voudrais ici ajouter et rectifier une erreur que j'ai commise dans un commentaire précédent, où je disais qu'Antoine Boyer Génies, fils de Ramond Boyer, avait épousé Jeanne Génies Delmas, de Colons, donnant naissance à ce couple aux Boyer de Potensac. Ce n'est pas vrai. Antoine Boyer Genies, fils de Ramond Boyer, comme ses frères Pierre et François, travaillait comme "maçon", et pour l'instant j'ignore que ni François ni Antoine Boyer Genies ne se sont mariés, tous deux ayant sûrement fait des testaments devant le notaire de Millau Ramond Sambucy avant 1600, dont une grande partie de ses protocoles ont été perdus, mais sachant de source certaine qu'Antoine Boyer Genies fit de son frère Jean Boyer Genies, de la Cadenede, l'héritier universel.

Concernant la foi que professait Jean Boyer Génies, fils de Ramond Boyer, j'ose indiquer qu'au moins lors de son mariage en 1563, il était catholique, puisque cette année-là une grande partie de la population de Millau était encore catholique et parce qu'en son CM indique qu'il appartenait à la paroisse de Saint Pierre de Brocuejols.

[Patrick-JG-Boyer]

M. Ramon Buera
Je n'aurais pas écrit le commentaire précédent (du 27/07), qui se voulait une réponse encourageante à votre post du 02/07, si j'avais eu connaissance du complément que vous aviez envoyé le 04/07, complément que je n'ai vu apparaître sur le forum qu'en même temps que mon commentaire du 27. Ce commentaire du 27 n'avait de sens que s'il avait été publié avant le vôtre, daté du 04, et non le même jour ! Je suppose qu'il y a eu quelque dysfonctionnement du côté du CGA, car je suis sûr que le 27, votre post du 2 juillet apparaissait sans réponse, avec 0 commentaire.
Veuillez donc considérer mes suggestions du 27 comme nulles, leur objet étant caduc, et non avenues.