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Cercle Genealogique de l’Aveyron
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UNE PAYSSIERE du 17ème siècle à St Georges de Luzençon
Sauvegardons notre patrimoine
Article mis en ligne le 22 octobre 2019
dernière modification le 25 septembre 2023

par Suzanne BARTHE

C’est sous la cote « 3E 4587 » que l’on trouve aux Archives Départementales de l’Aveyron, un bail à prix fait du 19 octobre 1661, pour construire une « payssiere » (chaussée), de la largeur de la rivière pour dévier l’eau vers un « bésal », (canal), qui la conduira au moulin dudit sieur Laurens BOULOUYS, à présent meunier audit St-Georges.

Le fervent défenseur du patrimoine de St-Georges qu’est notre président honoraire Maurice MIQUEL, nous a communiqué ces quelques documents.

CHAUSSEE du MOULIN PAILLES (anciennement moulin BARTHE

BAIL à PRIX FAIT de la CHAUSSEE du moulin de St-Georges

L’an mil six cent soixante un, et le dix-neuvième jour du mois d’octobre avant midi, régnant très chrétien prince Louis, par la grâce de Dieu Roy de France et de Navarre, au lieu de St-George, diocèse de Vabre en Rouergue, maison de moy notaire royal héréditaire en seul du dit St-George, soussignés par devant moy notaire et témoins bas nommés, était Monsieur Messire Jean de Galtier, conseiller du Roy en la cour des Aydes et finances de Cahors, que de gré a donné à prix fait à Laurens Boulouys, à présent meunier dudit St-George, ici présent et acceptant,

  • Savoir : à faire une nouvelle chaussée pour le moulin qu’il a audit St-George, laquelle chaussée ledit Boulouys établira à un champ appartenant aux héritiers de feu Monsieur Trincayre, sis au présent lieu dit des « Singles  » (les balses) le « bésal  » (canal) et ceux-ci comme il s’ensuit :
  • Premièrement que ladite chaussée sera de la largeur de la rivière de Sernon, laquelle il fera venir en écharpe dans le bésal (canal) conduisant l’eau au moulin, le bout de laquelle chaussée sera au dessus de « l’escampadouyre » (la décharge du canal) du moulin, quatre ou cinq pans de plus que lui, Boulouys, sera tenu de ficher avec un malmouton*, six grosses poutres de chêne d’un pan de tout carré, quatre pans dans la terre appliquant cinq livres de fil à chaque points des dites poutres pour permettre plus de solidité, et plus aisément, ainsi que André Sambucy, marchand dudit St-George le trouve à propos.
  • Plus sera tenu ledit Boulouys de fournir les autres poutres utiles et nécessaires et de même grosseur pour lier les six poutres enfoncées et plantées dans la terre, avec les chèvres (chevalets) et tirands et faire un pavé (pavage) en forme de voûte d’un bout de la chaussée à l’autre au-dessous de la chaussée, avec un archer de bois mêlé de pierres du côté de Luzençon pour affermir ladite chaussée, et avec un canal conduisant l’eau audit bésal à ses coûts et dépens, pour le prix et somme, entr’eux arrêtée et accordée de trois cent cinquante livres tournois, et desquelles ledit Boulouys a confessé avoir ci-devant reçues dudit sieur de Galtier, la somme de deux cent quinze livre tournois et prêtées au vue de moy, notaire et témoins, quarante livres tournois en fort bonne monnaie de cours et les nonante cinq livres restantes, les payer sur le revenu du moulin jusqu’à concurrence de fin de la somme..
  • Encor a été arrêté que ledit Boulouys sera tenu avoir parachevé ladite chaussée entre icy et la fête St-André prochain, sans préjudice audit sieur de son revenu, au cas où le moulin viendrait à travailler plus tôt, pour quoi observer et non contrevenir, toutes parties ; respectivement, comme ceci les concerne.
  • Ont obligé et hypothéqué leurs biens et à venir, soumis aux forces et rigueurs des cours du présent Royaume, avec devoir, renonciations et nécessaires.
  • Ainsi l’ont juré en présence su sieur André Sambucy et Pierre Cases, praticien dudit St-George, soussignés avec ledit sieur de Galtier, ledit Boulouys requis de signer, a dit ne savoir, et moy, Réfrégé, notaire royal, Sambucy. Présents, Cases, Galtier.

P.S. – les Héritiers de M.Trincayre sont François de Julien, résidant en sa métairie des Aires, aujourd’hui Guinnepain.

*le malmouton est un poids lourd suspendu à une poulie et chevalet par une corde et que l’on laisse tomber comme une masse pour enfoncer les pieux .

Le journal de Millau,

nous fait part d’un article à ce sujet sous le titre « Sauvons la chaussée du stade  » que nous reproduisons intégralement :

« Depuis le dix neuvième jour du mois d’octobre 1661, journée de l’acte de sa création, la chaussée haute (dite du moulin de Paillès) nous offre le spectacle d’un flot bouillonnant et le chant singulier de l’eau qui chute avec fracas dans le lit de la rivière.

Cette mini cascade sur le Cernon, qui existe depuis plus de 350 ans, est en danger car, comme beaucoup de chaussées dans notre pays, le gouvernement propose des subventions importantes pour les détruire et la mairie souhaite en profiter.

Dans le passé, elle a fait vivre de nombreuses familles de meuniers, nourri de nombreux villageois et a même apporté l’électricité à notre village de Saint-Georges pendant les vingt cinq premières années du XXème siècle.

Aujourd’hui, cette chaussée ravit les promeneurs et les randonneurs qui peuvent rejoindre Saint-Rome de Cernon en suivant le cours de l’eau, les footballeurs, leurs spectateurs, ainsi que les pécheurs.

Elle permet aussi d’organiser les journées sportives avec pont de singe et tyrolienne pour permettre aux compétiteurs avec un peu d’appréhension, de passer au dessus. Disons qu’elle fait partie de notre patrimoine culturel et social.

L’Etat retient deux motifs principaux à la destruction : limiter les risques de crues et améliorer la circulation des poissons. Plusieurs études techniques ont démontré que cet ouvrage, n’aurait qu’un impact très limité sur le niveau des crues : gageons même que sa destruction pourrait affaiblir les berges situées en aval sous les jardins.

Quant à la circulation de la faune sur le Cernon, celle-ci s’est bien adaptée à ce fonctionnement depuis des décennies et ce n’est pas la destruction de cet ouvrage qui peut avoir une influence sur les espèces aquatiques.

Étant donné que la Mairie a déjà bien amorcé cette démarche de destruction de cette chaussée, il ne reste qu’à nous, citoyens saint-georgiens de protéger ce patrimoine de notre village pour que tous, nous puissions continuer à profiter de ce bel ouvrage que nos anciens nous ont laissé, de cette belle mélodie de l’eau et de ce beau cliché de carte postale tant de fois édité.

De nombreuses communes ont suivi cette mode mais certaines ont su rebondir et préserver leur patrimoine.

Réagissons et sauvons notre chaussée, d’abord parce qu’elle fait partie de l’histoire de Saint-Georges, mais surtout parce qu’elle reste un ouvrage remarquable qui mériterait d‘être valorisé.

M. CAMPARGUE"

Première réflexion d’un Saint-Georgien vivant à Montpellier :

Je serai déçu si je devais ne plus "voir" cette belle chaussée qui fait partie du patrimoine ;c’est la balade du centre du village avec tant de souvenirs Je me souviens de mon Père qui a souvent raconté y être tombé depuis le haut avec pleins de détails ou bien de se "pêcheur " qui se cachait entre la chute d’eau et le mur lorsqu’il y avait le garde (je tairai le nom du pseudo pécheur)

il est vrai que c’est un obstacle pour les salmonidés mais je rappelle qu’il existe des échelles à poissons (subventionnées si le dossier est bien ficelé)

Uniformisons-effaçons les traces du passé-les souvenirs-.....

Peut être que les décisionnaires ne sont pas sensibles à tout cela : il faut gérer "faire des sous "pour bétonner, créer de nouveaux bâtiments, construire, faire venir toute une population qui ne supportera pas le coq, fera arrêter le son des cloches sans regarder la qualité de vie ...

J’arrête la mais je préfère MON village avec SA rivière, qu’une ville dortoir

GUY

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