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Cercle Genealogique de l’Aveyron
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Canton de Pont de Salars
Pont de Salars
Article mis en ligne le 24 janvier 2011
dernière modification le 18 avril 2021

par Suzanne BARTHE

PONT-DE-SALARS est une commune de la région Midi-Pyrénées, département de l’Aveyron, arrondissement de Rodez, canton de Pont-de-Salars. Les Salarsipontains et Salarsipontaines étaient au nombre de 1542 lors du recensement de 2006. PONT-DE-SALARS a une altitude minimum de 570 mètres pour un maximum de 883 mètres. Sa superficie est de 44,9 km².

Dépouillements réalisésPériodes
BMS
Pont de Salars 1631/1917
Saint Georges de Camboulas 1619/1825
St Martin de Salars 1631/1792
Le Poujol 1719/1792
Notaires
Camboulas
SOQUES 1553/1554
MONMOTON de 1570/1696
Cambon 1586/1639

Situé au cœur du département de l’Aveyron, Pont-de-Salars est une des portes des Monts du Lévézou. Le bourg initial correspondait au Village de SALARS, sur la butte, dont il ne reste aujourd’hui que la chapelle du XIe siècle

Chapelle de Salars

. Une charte du cartulaire de Conques mentionne qu’elle fut donnée en 1078 à Ste-Foy de Conques. Elle devait succéder à un ancien lieu de culte païen. Certains auteurs n’hésitent donc pas à faire dériver le nom de Salars de " Solis ara " - autel du soleil - évoquant l’idolâtrie de certaines tribus gauloises.

Nous pencherons plutôt pour la version de Jean DELMAS, pour qui le nom de Salars vient du mot latin "sal", sel en français. En effet, la « Salaria Via » était autrefois le nom donné à la route empruntée pour le transport du sel, venant des salins de la Méditerranée. La langue d’oc aurait fait évoluer le mot "Salaria" en Salars pour désigner un lieu précis où transitait le sel.

La voie Romaine, qui passait par le vieux pont de Camboulas (siège d’une des vicomtés du comte de Rodez), plus à l’ouest, permettait de franchir le Viaur avec péage. Ce chemin praticable et contrôlé était très fréquenté. Le sel (denrée rare et vitale) arrivait des salins du midi par caravanes, les marchands réguliers empruntaient cette voie.

Mais pour se soustraire à la "gabelle", l’impôt sur le sel, les paysans préféraient se fournir auprès des "faux-sauniers", contrebandiers du sel. Ces derniers circulaient nombreux avec des mulets et devaient franchir discrètement, et au sec, l’obstacle naturel constitué par le Viaur. Un chemin de traverse boisé, qui passait par le gué de Salars sur le Viaur, leur permettait de continuer leur route sans encombre et approvisionner villes et villages du Rouergue, du Quercy et de l’Auvergne.

C’est ainsi que Pont-de-Salars aurait été jadis un lieu de passage de contrebandiers, braconniers et coupe-jarrets, évitant la voie romaine qui partait de Rodez allant vers Millau et Agde. Autour de ce gué, le village s’est construit, plusieurs ponts le remplacèrent, mais la légende demeure.

Le pont du village est déjà évoqué en 1198, les voyageurs prirent l’habitude de marquer une étape à Pont-de-Salars à l’Hôpital du pont (signalé en 1275) qui selon toute vraisemblance leur servait de refuge.

Jusqu’à la première moitié du XVIIIe PONT-DE-SALARS n’était qu’un petit village d’une dizaine de maisons et d’une cinquantaine d’habitants, groupés autour d’une passerelle en bois enjambant le Viaur.

En 1745, les Intendants Royaux de MONTAUBAN, dont dépendait le ROUERGUE, construisirent une route royale MONTAUBAN-MILLAU, traversant PONT-DE-SALARS. L’importance du village en fut accrue par la construction d’un nouveau pont en pierre de 42,30 mètres de long, comportant 6 arches en plein cintre, 3 arches de 3 mètres d’ouverture et les 3 autres de 7,65 mètres chacune sur le lit de la rivière. Les 3 dernières piles étaient équipées d’un avant et d’un arrière - bec triangulaire, s’arrêtant conformément au style de l’époque à hauteur du tablier. Des gargouilles venaient compléter l’architecture de ce pont. Cet ouvrage fit de PONT-DE-SALARS une ville étape sur la route de VILLEFRANCHE à MILLAU et de SALLE-CURAN à RODEZ. D’importants relais de chevaux de selle et d’attelage se développèrent. De nombreux artisans (forgerons, charrons, aubergistes, hôteliers…) s’installèrent.

L’ouvrage " Etat du diocèse en 1771 ", résumé de l’enquête menée par Mgr Champion de Cicé, évêque de Rodez, fournit divers renseignements sur la paroisse. Elle comprend 227 habitants répartis en 4 villages (dont les 67 habitants de Pont-de-Salars) et 2 moulins à blé. 12 habitants résident à Salars. Il y a quelques tisserands de toile grise (chanvre) et des "sargues" de Camboulas, un forgeron, un cordonnier, et un menuisier, un médecin et une sage-femme (il n’y a pas de commerçant).
Au concordat de 1801, la paroisse de Salars fut maintenue en raison de l’importance que prenait Pont-de-Salars, chef-lieu de canton avec justice de paix, perception, etc. Le docteur J. Amans nous indique : « La population était devenue trop nombreuse pour une église trop petite. Deux solutions se présentaient : ou agrandir l’église de Salars, ou en construire une autre à Pont-de-Salars, chacune eut ses partisans qui s’opposèrent violemment. Les habitants de Méjanés, Doumazergues et Auziech (hameaux des environs) étaient pour la première, soutenus par le curé l’abbé Chauchard (...) Le reste des habitants défendaient la deuxième solution et Pont-de-Salars l’emporta. …La construction décidée, on ouvrit une souscription en 1846 (à laquelle les habitants furent généreux). Les travaux de construction de l’église de Pont de Salars. Elle fut bénite le 5 janvier 1851, Salars n’était plus paroisse  ».

L’église

Le pont que nous avons évoqué plus haut fut détruit par une crue du Viaur et remplacé par l’actuel pont en fer. Et c’est enfin en 1952 qu’un barrage dompta le Viaur et bouleversa à jamais le paysage.

PONT-DE-SALARS s’étend aujourd’hui entre le barrage de BAGE et le lac de PONT-DE-SALARS captant les eaux du VIAUR, et la ville est surtout connue par les vacanciers pour sa plage de la Roussellerie. Il s’agit d’un « village-route » dont les commerces et les habitations s’étirent sur plus de 3 kms. En raison du trafic routier toujours croissant, de la descente dangereuse et du franchissement du pont étroit, une déviation est en cours de réalisation. Le viaduc en construction franchira prochainement la rivière VIAUR.

Durant la seconde semaine d’Août se déroule le Festival international du ROUERGUE réunissant des groupes folkloriques venus du monde entier.

Blasonnement de PONT-DE-SALARS

 De sinople au pont d’une arche d’argent sur une rivière fascée ondée d’argent et d’azur de six pièces, surmonté d’un écusson d’or au mors de sable et au chef de gueules chargé de trois tiercefeuilles d’argent, ledit écusson accosté de deux truites en pal adossées aussi d’argent1.

 De sinople au pont d’une seule arche d’argent maçonné de sable mouvant des flancs, posé sur une champagne fascée-ondée d’argent et d’azur de six pièces, le pont surmonté d’un écusson d’or au mors à l’antique de sable ; au chef de gueules chargé de trois tiercefeuilles d’argent ; l’écusson accosté de deux truites aussi d’argent adossées et ployées en pal.

Nous devons bien sûr évoquer SAINT-GEORGES-DE-CAMBOULAS.

Eglise de Saint Georges de Camboulas

Ce village situé dans une vallée très encaissée fut cependant longtemps un lieu de passage. Au Moyen Age, une voie antique joignant Rodez à Millau et continuant ensuite jusqu’à la Méditerranée franchissait le Viaur à Camboulas, il n’y avait cependant pas de pont pour franchir le Viaur. Les piétons passaient d’une rive à l’autre à l’aide de quelques "passes" (ou grosses pierres plates) disposées à cet effet en période de moyennes ou basses eaux. En amont du méandre de Camboulas, sous le petit Barry, on suppose que vers 1500 existait une "planque" (ou passerelle en bois) pour faciliter la traversée de la rivière malgré les crues. Ces planques étaient plutôt faciles à mettre en place ; il suffisait de construire sur les 2 rives des murs en pierres sèches, si la rivière était trop large, on édifiait en son milieu une pile et des troncs d’arbres assez serrés étaient jetés par dessus. Des branchages et de la terre comblaient ensuite les interstices. La base d’une des piles de cette planque est encore visible de nos jours.

Le pont de Camboulas proprement dit se trouve sous Camboulas-le Poujol, en aval du méandre. C’est par là que passait l’ancienne voie de Rodez à Millau. Selon le cadastre, c’était un pont à 3 arches et 2 piles, avec avant - becs triangulaires. Une note de 1851 le décrit comme un pont très ancien, de forme ogivale".

Bâti sur un très vieux passage muletier, comme l’atteste la légende du Pas de Saint Georges, évêque de Lodève qui, pour échapper à un guet-apens des Sarrasins, aurait grâce à son cheval franchit d’un seul saut la vallée. En retombant le cheval laissa l’empreinte d’un de ses sabots sur un rocher, marquant là son passage.

Le pont de 33,60 m de long figure sur un plan cadastral de 1825 mais avec 2 piles dotées d’avant et d’arrière-becs triangulaires, donc avec 3 arches ou 3 travées si l’on admet l’hypothèse qu’il puisse s’agir d’une passerelle de bois. Il aurait été entièrement reconstruit à cette époque : la seule pile avec avant et arrière-becs semi-cylindriques ne remontant qu’à hauteur des voûtes en est la preuve. Le socle triangulaire de la croix de fer appartient probablement à l’édifice primitif.

Le comte de Rodez percevait déjà un péage en ce lieu en 1171. Ce pont fut en grande partie emporté par la crue du 9 septembre 1909. Il ne subsiste que la première arche, la plus petite située rive gauche. Les 2 arches détruites furent remplacées par une passerelle à usage local. L’agent-voyer en chef, considérant la difficulté d’accès, estima qu’un nouveau pont devait être construit à un endroit plus commode. De ce fait, un nouvel ouvrage vit le jour en amont, sous le château. Il est constitué d’une seule arche.

La place possédait des moulins (XIIe), une léproserie (XIIIe) et une école (XIVe). Sous l’Ancien Régime, la communauté de Camboulas se livra au tissage de la toile, activité qui périclita à cause de la mauvaise qualité du tissu produit.

De ce village florissant au milieu du XVIIIe siècle, il ne reste plus aujourd’hui que l’église, l’ancien presbytère et une résidence secondaire. L’église d’origine fut construite par les moines de Saint Victor de Marseille en 1060  ; elle fut ensuite rehaussée pour servir de grenier réserve (fenêtre à meneaux style renaissance) (voir photographie). Le « Christ en majesté »

Saint Georges

qui orne le dessus du porche de l’église du XIIe de St Georges de Camboulas provient de l’ancienne cathédrale romane de Rodez qui s’est écroulée dans la nuit du 16 au 17 février 1276… L’ouvrier responsable de la reconstruction était un moine de St Georges de Camboulas.
En 1771, la paroisse de Saint-Georges-de-Camboulas comprenait 25 hameaux ; soit environ 300 habitants, dont 90 vivaient de mendicité. Il y avait 60 tisserands, 100 cardeurs de « mauvaise laine », autant de fileuses, 3 « mauvais tailleurs » et 2 « misérables forgerons » selon l’inventaire demandé aux curés par l’évêque de Rodez Mgr Circé.

Iconographie –
Chapelle de Salars,
Eglise de Pont-de-Salars,
Eglise de St Georges de Camboulas,
Christ en majesté (Porche de St Georges de Camboulas)

Sources -
 Jean DELMAS (Contrat de la Rivière Viaur)
 Armorial des communes de l’Aveyron
 Documentation personnelle Suzanne BARTHE

Pont-de-Salars

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