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Cercle Genealogique de l’Aveyron
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Saint Affrique en 1880
Texte fourni par M. Claude AUSSEL
Article mis en ligne le 29 janvier 2007
dernière modification le 6 décembre 2013

Saint Affrique en 1880.

Texte de V.A.MALTE-BRUN dans La France Illustrée 3eme livre, Aveyron 1880

Saint Affrique (latitude 43° 57’ 30" ; longitude 0° 32’ 55" E) ou Saint Frique, station de la ligne de Tournemire à Saint Affrique (Réseau du midi), est une ancienne et jolie ville, chef-lieu d’arrondissement et d’un canton, avec tribunaux de première instance et de commerce, société d’agriculture et collège communal, à 75 km au sud-est de Rodez, Elle compte 7.622 habitants. Suivant les légendaires l’origine de cette ville remonterait au VIeme siècle. Vers ces temps, Saint Fric ou Affrique, fyyant la persécutuin des Ariens, se retira dans les montagnes du Vabrais, où il convertit un grand nombre d’infidèles. Après sa mort, il fit un grand nombre de miracles ; les pèlerins affluaient à son tombeau, et l’on bâtit peu à peu une ville qu’on appela du nom du saint.

Vue générale

Il y avait autrefois à Saint Affrique un château fort. Bâtit sur un rocher inaccessible du côté du sud, il était protégé des trois autres côtés par d’épaisses et hautes murailles. Cependant, quoique fortifiée, Saint Affrique, au XIV eme siècle n’était encore qu’une petite ville. Mais, pendant les guerres de religion, ayant été prise par les huguenots, ceux-ci réparèrent et augmentèrent ses fortifications, et elle devint une de leur place forte. Assiégée par le prince de CONDE, en 1628, elle résista, grâce à la valeur de ses habitants, secondés par les troupes que le duc de ROHAN envoya à leur secours. Après trois assauts successifs et un combat des plus meurtrier, où l’on vit les femmes et les filles défendre la bréche, CONDE repoussé, se retira ; mais l’année suivante, la ville se vit forcée de se soumettre à Louis XIII, qui la fit démanteler. Depuis ce temps, renonçant à la politique, elle a tourné toute son activité vers le commerce.

Le pont vieux

Saint Affrique est située entre deux montagnes, dans un vallon des plus agréables, couvert de vignes et de prairies. Ses rues sont belles et larges, mais la plupart de ses maisons sont mal baties. Deux ponts , dont l’un est attribué aux Anglais, y ont été construits sur la Sorgues, qui la sépare de son ancien faubourg, formant aujourd’hui un des quartiers de la ville.

Il ne reste plus rien des anciennes fortifications de Saint Affrique, mais une jolie promenade, dont les extrémités aboutissent aux deux ponts, l’entoure ; "ceinture plus gaie, dit un géographe, que de sombres murailles et de vieilles tours".

Cette ville possède un hôpital, un palais de justice, une église, édifice irrégulier et bizarre qui présente extérieurement des cadrans astronomiques très compliqués, et un temple protestant remarquable. Il y avait, avant 1789, un chapitre collégial et deux couvents, l’un des cordeliers et l’autre des religieuses de Notre-Dame. Un vaste collège , fondé par les jésuites, y est administré par une société particulière.

Patrie du lieutenant général comte MATHIEU et de M. Louis BLANC, auteur de "l’Histoire de dix ans" , ancien membre du gouvernement provisoire en 1848, aujourd’hui sénateur (1880).

A peu de distance de la ville est la source d’eaux minérale froide de Vailhausy.

Saint Affrique fait un commerce de laine et de fromage de Roquefort. Il y a des fabriques de draps, cadis, molletons, des filatures de coton et de laine, des tanneries et des mégisseries.

Les armes de Saint Affrique sont : d’or, à la croix fleurdelisée d’azur, coupée en pointe, d’un croissant de même, au chef d’azur chargé de trois fleurs de lis d’or.