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Aléa climatique à Brousse le château en 1709.
Article mis en ligne le 23 mai 2011
dernière modification le 14 mai 2015

Relations de phénomènes climatiques à Brousse le château, faite par Joseph LAYRAL, prêtre et vicaire du lieu.

Transposé du sixième de Janvier 1709 comme
cy après pour n’y avoir pas de vuide à mettre et poser une
chose prodigieuse pour nétre arrivée de vie d’homme et
pour servir à la curiosité de ceux qui viendrons après
nous, que je prie le Seigneur tout puissant quil veuille
delivrer les créatures qui vivront après nous, en ce que
les suittes ont été funestes comme il s’ensuit.

Memoire à la posterité future.
Le 7e jour du mois de Janvier 1709 qui fût le
lendemain des Rois, survint un vent de bise froid
….. jamais à été deux iours apres, continuant le même
froid, poussé du même vent, tomba une si grande quantité
de neige qu’il y en avait quatre pans proche la
rivière du Tarn, jugés des autres endroits plus élevés,

cette neige dura sans se fondre environ trois semaines
avec une telle vigeur qu’on avait peine à couper le pain, à
avoir le vin des barriques, Le Tarn glaca d’une telle
force, qu’on passait la rivière sur le glas ; Je joseph
LAYRAL ptre et vicaire de ce lieu de Brosse et de St Martin
servant pour lors sur la reverence et conduite de Mr
Mtre Pierre SOLASSOL curé desd paroisses me falut
prendre des hommes pour faire chemind’icy à St
Martin deux dimanches que j’y alla dire messe

Je n’eus, graces au Seigneur, des malades à viciter pendant
ce temps : Cette rigeur d’hyver causa la perte presque
totale des fruitcts de la terre : Il ny eût pas la moitié
du grain des autres années ; point du vin, quoyque
les vignes rebouterent sur la fin de may, Les pruniers,
serisiers domestiques, figuiers, amendiers ne porterent pas
comme aussi les noyers qui moururent tous avec la
plus grande partie des chataniers. On vendait le blé

22 ll le sac : la pipe de vin 80 ll. Il n’y avait
rien à bon compte que la choix, l’huile de noix
et d’olive 8 l la livre, au mois de juillet et d’aoux
on ne trouvait du blé avec l’argent à la main, on ne
en sortait pendant ce temps chaque
province gardait le sien ; quoique on abolit cet édit après un
mois, à cause qu’il y avait des provinces plus pauvres que d’autres
qui n’en trouvait pas, la cherté du blé dura jusques au milieu
de juillet 1710, à cause du temps qui n’était propre pour

couper les blés. Pendant un an. Il y eut des maladies
fréquentes dans tout le pais. Le mal chaud et le pourpre
sont fort en usage, une grande mortalité soit pauvres
ou riches, la parroisse de Brosse et de St Martin composée
pour lors denviron cinq cens personnes, sont mortes environ
50, comme il se peut voir par l’escrit comme cy après
quoi que le pourpre eût finy environ la fête St Jacques
patron de l’église de brosse, le dissentaire fût en vogue.

Le vinseptieme du mois de septembre de la même
année 1709. le Tarn grossit d’une telleforce, que
personne vivante ne la vû de la sorte, il allait passer
sur le pont du Rance de brosse et s’en allait aboutir
iusques aux planches même passait dessus, l’eau
entrait et allait iusques aû milieu de la porte d’entée
de la maison de Mr CARRIERE, s’en allait entrante par
les fenetres de Jean POUJOL serrurier, de Jean VIGROUX
dit los peiros de La Rossoline et entrait en la maison de

la veuve de Philip LAVABRE, à peine se peut elle sortir
avec sa petite famille, descendans par une echelle apre
être sorty par la fenetre, si fortemt la rivire croissait
ensemble avec le rancé, ce deluge surprind grandemt
tous les habitans, cela arriva tout d’un coup sans
en être menacés, comme il arrive d’ordinaire sur le
les 8 heures du soir et sur tout cette impetuosité
d’eau surprint les batiliers, car la grande barque
s’en alla avec dixsept petits bateaux de brosse où

du barry, que les habitans perdirent : le couvert
avec la muraille du costé du château fût renversé
avec tout le boizage qui était dedans, comme maches
tremuegis, ecrischis, les fourques, la quesse avec du blé
Les saumies furent faits de nouveau pour être gatés
et pourris, ce qui fit du bien aû meunier, car il se serait
peut être perdu, pour dire qu’un malheur est quelque
fois bon : le seigneur du lieu le nommé Mr de GRANSAIGNHES
de séverac le remit en sa perfection dans un mois avec

le bateau. Plusieurs habitans perdirent bien des choses, sur
tout ce deluge noya le cheval de Mr le juge qui était
Mr CALVIAC. Noya un grefsier appellé Anthoine BARTHELEMY
dans sa cave qui est de sa femme Françoise ROSSOLIN dix
cartessel. Il se noya beaucoup de vin et par tout bonheur
personne ne se noya. Je Joseph LAYRAL vicaire me leva
pour faire procession, on y vint assister avec devotion et
graces aû Seigneur ce deluge commenca à diminuer la procession
finies et les cloches sonans selon le dire des habitans dud brosse

En voici une transcription un peu plus compréhensible.

J’ai transposé du sixième de janvier 1709 comme cy après pour n’y avoir pas de vide à mettre et poser une chose prodigieuse pour n’être arrivée de vie d’homme et pour servir à la curiosité de ceux qui viendrons après nous, que je prie le Seigneur tout puissant qu’il veuille délivrer les créatures qui vivront après nous, en ce que les suites ont été funeste comme il s’ensuit

Mémoire à la postérité future
Le 7e jour du mois de janvier 1709 qui fut le lendemain des rois survint un vent de bise froid et jamais a été deux jours après, continuant le même froid poussé du même vent, tomba une si grande quantité de neige qu’il y en avait quatre pans proche la rivière du Tarn. Le pan faisant 25 centimètres, cela fait 1 mètre de neige. Jugés des autres endroits plus élevés cette neige dura sans se fondre environ trois semaines avec telle vigueur qu’on avait peine à couper le pain, à avoir le vin des barriques, le Tarn glaça d’une telle force, qu’on passait la rivière sur le glas. Je Joseph LAYRAL prêtre et vicaire de ce lieu de Brousse et de Saint Martin servant pour lors sur la révérence et conduite de Mr Mtre Pierre SOLASSOL curé desdites paroisses me fallut prendre des hommes pour faire chemin d’ici à Saint Martin deux dimanches que j’y allai dire messe, je n’eus, grâce au Seigneur des malades à visiter pendant ce temps. Cette rigueur d’hiver causa la perte presque totale des fruits de la terre. Il n’y eût pas la moitié des grains des autres années ; point de vin quoique les vignes reboutent sur la fin de mai. Les pruniers, cerisiers domestiques, figuiers, amandiers ne portèrent pas, comme aussi les noyers qui moururent tous avec la plus grande partie des châtaigniers. On vendit le blé 22 livres le sac, la pipe de vin 80 livres. Il n’y avait rien à bon compte que la "chaix". L’huile de noix et d’olive la livre, au mois de juillet et d’août on ne trouvait du blé avec l’argent à la main. On ne sortait pendant ce temps chaque province gardait le sien, quoique on abolit cet Edit après un mois à cause qu’il y avait des provinces plus pauvres que d’autres, qui n’en trouvait pas, la cherté du blé dura jusqu’au milieu de juillet (1710 ??) à cause du temps qui n’était propre pour couper les blés pendant un an. Il y eut des maladies fréquentes dans tous le pays. Le mal chaud et le pourpre sont forts en usage. Une grande mortalité soit pauvres que riches, la paroisse de Brosse et de Saint Martin composée pour lors d’environ cinq cents personne, sont mortes environ 50 comme il se peut voir par l’écrit commencé cy après quoique le pourpre eût fini environ la fête Saint Jacques patron de l’église de Brosse, le (dissentaire) fût en vogue.

Le vingt septième du mois de septembre de la même année 1709 le Tarn grossit d’une telle force que personne vivante ne la vu de la sorte. Il allait passer sur le pont du Rance de Brosse et s’en allait aboutir jusques aux planches même passait dessus. L’eau entrait et allait jusqu’au milieu de la porte d’entrée de la maison de Mr CARRIERE, s’en allait entrante par les fenêtres de Jean POUJOL serrurier, de Jean VIGROUX dit los peiros de la Rossoline et entrait en la maison de la veuve de Philip LAVABRE, à peine se peut elle sortir avec sa petite famille, descendant par une échelle après être sorti par la fenêtre. Si fortement la rivière croissait ensemble avec le Rance, ce déluge surprit grandement tous les habitants. Cela arriva tout d’un coup sans en être menacés comme cela arrive d’ordinaire sur les 8 heures du soir et surtout cette impétuosité d’eau surprit les bateliers, car la grande barque s’en alla avec dix sept petits bateaux de Brousse où du barry que les habitants perdirent. Le couvert avec la muraille du coté du château fut renversé avec tout le boisage qui était dedans comme mâché tremuegis, ……… les fourches ?, la caisse avec du blé. Les saumiès furent fait de nouveau pour être gâtés et pourrit, ce qui fit du bien au meunier car il se serait peut être perdu. Pour dire qu’un malheur est quelque fois bon le Seigneur du lieu le nommé Mr de GRANSSAIGNHES de Séverac le remis en la perfection dans un mois avec le bateau plusieurs habitants perdirent bien des choses. Surtout ce déluge noya le cheval de Mr le Juge qui était Mr CALVIAC, noya un greffier appelé Anthoine BARTHELEMY dans sa cave qui est de sa femme Françoise ROSSOLIN dit cartessel, il se noya beaucoup de vin et par tout bonheur personne ne se noya. Je Joseph LAYRAL vicaire me leva pour faire procession, on y vint assister avec dévotion et grâce au Seigneur. Ce déluge commença à diminuer la procession finie et les cloches sonnant selon les dires des habitants dud Brousse.