Notre ami Patrick Delepaut nous informe de la demande d'un de ses correspondants : Monsieur JEAN souhaiterait avoir une copie du contrat de mariage passé devant Me THOMAS notaire à St Jean du Bruel en 1854 entre Pierre Philippe André JEAN et Victoire Marie EVESQUE.
Patrick nous indique que ce notaire n'a pas encore été déposé aux AD12 et que sur les bases du CGA on trouve aussi un mariage en 1860 (avec contrat chez le même notaire) d'un Pierre Joseph EVESQUE avec Marie Noémie Henriette PIERREJEAN.
Sachant que c'est mon père qui a alimenté la base pour St-Jean du Bruel, Patrick demande de l'aide.
ST JEAN DU BRUEL - Evesque et Jean / Pierrejean
Modérateurs : Patrick, CausseCh
Re: ST JEAN DU BRUEL - Evesque et Jean / Pierrejean
Les registres du notaire Thomas de St-Jean du Bruel doivent être conservés par l'étude actuelle SCP Christian Reynes et Florence Vergely (Millau). Je pensais qu'ils avaient été déposés aux archives départementales.
En contrôlant les relevés de mon père, j'ai rapidement compris où se trouvait le problème de filiation qui se posait à notre correspondant.
Le relevé de l'acte de mariage correspondant au cm cherché se trouve bien sur la base du CGA à la même date annoncée (26 octobre 1854) à St-Jean du Bruel, mais, si on se reporte à l'original de l'état civil, le libellé de la filiation de l'époux est plutôt curieuse (voir pièce jointe) : "Jean Pierre Philippe André" fils de « Marie André Bouate et de Pierre Jean » (sic) et l'époux signe « Philippe Pierrejean ». Mon père, faisant ses relevés "au kilomètre" n'a pas cherché plus loin, il a mis pour l'époux en nom "ANDRE" et en prénom "Jean Philippe". En fait, il aurait fallu mettre en nom "PIERREJEAN (JEAN)" et en prénom "Philippe André". Il faudra d'ailleurs que le coordinateur de la base fasse la correction adéquate.
Ce cas est un bel exemple des problèmes qui se posent aux généalogistes ayant des ancêtres portant le nom de famille "JEAN". Au cours des décennies, au fils des actes, le nom se transforme puis revient à son état initial, puis change encore : Jean, Jehan, Dejean, Pierrejean, etc. Les transformations peuvent ne pas être pérennes, ce qui est le cas ici : de Jean on passe à Pierrejean pour revenir à Jean. A l'examen de ce cas précis sur plus de 100 ans, l'utilisation de "Pierrejean" ressemble plutôt à un surnom de la famille, le premier porteur du nom à St-Jean s'appelant Pierre JEAN. C'était l'usage dans nos villages d'utiliser des surnoms qui devenaient vite "familial" : ils se transmettaient de père en fils, et même souvent en gendre lorsqu'il n'y avait pas de fils.
Ce qui est certain pour Philippe PierreJean / Jean, c'est que son père est Auguste Jean dit couramment Pierrejean : à son baptême en 1805 il s’appelle « Auguste » = à son mariage en 1827 on l’appelle « Auguste Pierre » et on dit qu’il a 25 ans : en effet il a eu un frère Auguste Pierre née en 1801 … mais mort en 1803 … on doit le confondre avec lui car on l’appelle couramment « Pierrejean » comme son père. Peut être d'ailleurs le prénom "Pierre" dans ces actes venait du surnom du père "Pierre Jean" ... compliqué mais compréhensible une fois le phénomène connu.
Sa mère est Marie BOUAT fille d'André BOUAT : on constate que pareillement le prénom "André" de son père devient un surnom qui reste associée à sa fille. Le rédacteur de l'acte de mariage de 1854 est un peu perdu !
Au delà on peut suivre et reconnaitre cette famille JEAN malgré les différentes orthographes ou formes adoptées en se repérant sur le hameau : cette branche de JEAN est à la Rougerie de St-Jean du Bruel au moins depuis l'année 1725. Au delà on la retrouve pas très loin à Revens dans le Gard.
Pour clore notre réponse, Patrick a raison : il existe sur la base un autre mariage Evesque x Pierrejean / Jean que l'on peut retrouver sur la base en 1860. C'est un exemple d'alliance entre deux familles, scellée par deux mariages croisés : un frère et une soeur épousant une soeur et un frère. Lorsque les mariages ont lieu quasi à la même date, il s'agit souvent de stratégie matrimoniale pour éviter d'appauvrir les familles, les deux dots s'annulant. Ce qui ne semble pas être le cas ici (6 ans d'intervalle entre les mariages), mais un examen du contenu des deux contrats de mariage pourrait nous en dire plus.
Je ne veux pas amoindrir votre plaisir de chercher en vous fournissant toutes les réponses, mais cette famille se "remonte" assez bien dans l'état civil puis les registres paroissiaux de St-Jean. Si vous avez un problème, n'hésitez pas à me recontacter. Je connais bien St-Jean et ses habitants au cours des siècles. Je reste à votre disposition.
En contrôlant les relevés de mon père, j'ai rapidement compris où se trouvait le problème de filiation qui se posait à notre correspondant.
Le relevé de l'acte de mariage correspondant au cm cherché se trouve bien sur la base du CGA à la même date annoncée (26 octobre 1854) à St-Jean du Bruel, mais, si on se reporte à l'original de l'état civil, le libellé de la filiation de l'époux est plutôt curieuse (voir pièce jointe) : "Jean Pierre Philippe André" fils de « Marie André Bouate et de Pierre Jean » (sic) et l'époux signe « Philippe Pierrejean ». Mon père, faisant ses relevés "au kilomètre" n'a pas cherché plus loin, il a mis pour l'époux en nom "ANDRE" et en prénom "Jean Philippe". En fait, il aurait fallu mettre en nom "PIERREJEAN (JEAN)" et en prénom "Philippe André". Il faudra d'ailleurs que le coordinateur de la base fasse la correction adéquate.
Ce cas est un bel exemple des problèmes qui se posent aux généalogistes ayant des ancêtres portant le nom de famille "JEAN". Au cours des décennies, au fils des actes, le nom se transforme puis revient à son état initial, puis change encore : Jean, Jehan, Dejean, Pierrejean, etc. Les transformations peuvent ne pas être pérennes, ce qui est le cas ici : de Jean on passe à Pierrejean pour revenir à Jean. A l'examen de ce cas précis sur plus de 100 ans, l'utilisation de "Pierrejean" ressemble plutôt à un surnom de la famille, le premier porteur du nom à St-Jean s'appelant Pierre JEAN. C'était l'usage dans nos villages d'utiliser des surnoms qui devenaient vite "familial" : ils se transmettaient de père en fils, et même souvent en gendre lorsqu'il n'y avait pas de fils.
Ce qui est certain pour Philippe PierreJean / Jean, c'est que son père est Auguste Jean dit couramment Pierrejean : à son baptême en 1805 il s’appelle « Auguste » = à son mariage en 1827 on l’appelle « Auguste Pierre » et on dit qu’il a 25 ans : en effet il a eu un frère Auguste Pierre née en 1801 … mais mort en 1803 … on doit le confondre avec lui car on l’appelle couramment « Pierrejean » comme son père. Peut être d'ailleurs le prénom "Pierre" dans ces actes venait du surnom du père "Pierre Jean" ... compliqué mais compréhensible une fois le phénomène connu.
Sa mère est Marie BOUAT fille d'André BOUAT : on constate que pareillement le prénom "André" de son père devient un surnom qui reste associée à sa fille. Le rédacteur de l'acte de mariage de 1854 est un peu perdu !
Au delà on peut suivre et reconnaitre cette famille JEAN malgré les différentes orthographes ou formes adoptées en se repérant sur le hameau : cette branche de JEAN est à la Rougerie de St-Jean du Bruel au moins depuis l'année 1725. Au delà on la retrouve pas très loin à Revens dans le Gard.
Pour clore notre réponse, Patrick a raison : il existe sur la base un autre mariage Evesque x Pierrejean / Jean que l'on peut retrouver sur la base en 1860. C'est un exemple d'alliance entre deux familles, scellée par deux mariages croisés : un frère et une soeur épousant une soeur et un frère. Lorsque les mariages ont lieu quasi à la même date, il s'agit souvent de stratégie matrimoniale pour éviter d'appauvrir les familles, les deux dots s'annulant. Ce qui ne semble pas être le cas ici (6 ans d'intervalle entre les mariages), mais un examen du contenu des deux contrats de mariage pourrait nous en dire plus.
Je ne veux pas amoindrir votre plaisir de chercher en vous fournissant toutes les réponses, mais cette famille se "remonte" assez bien dans l'état civil puis les registres paroissiaux de St-Jean. Si vous avez un problème, n'hésitez pas à me recontacter. Je connais bien St-Jean et ses habitants au cours des siècles. Je reste à votre disposition.
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