Nous rappelons à nos lecteurs les plus novices la procédure à suivre à chaque étape pour bâtir votre arbre à partir de bases de données informatiques : 1/ chercher dans les bases de données disponibles, dont la base du CGA, si l’acte qui vous intéresse y est mentionné, 2/ une fois connue la référence de l'acte, récupérer et lire l’original de l’acte pour contrôler, valider et comprendre les informations fournies par le relevé trouvé. Ce sont les renseignements obtenus par l'ensemble de ces deux démarches qui vont vous permettre d’orienter vos prochaines recherches pour avancer et justifier votre arbre.
Sur la base de données du CGA vous pouvez trouver l’acte de mariage que vous citez du 30 juin 1826 à Camares. La fiche établie donne pour l'état civil de l'époux : "Pierre GAIRAUD cult (pour cultivateur) 23 ans né à Noël 1802 acte not.".
Cette dernière abréviation de notre releveur veut dire : "par acte de notoriété". Vous pouvez en trouver confirmation par la lecture de l’original du site des archives départementales, extrait en pièce jointe : "GAIRAUD Pierre fils âgé de 23 ans 6 mois né à Blanc les faites (pour "les fêtes") de la noël de l'année 1802, ainsy qu'il résulte de l'enquette dressée par M. le juge de paix du canton de Camarès le 23 septembre 1822, omologué par le tribunal de première instance de l'arrondissement de St Affrique le 2 octobre 1802 (pour 1822), cultivateur, majeur, fils d'autre GAIRAUD Pierre et de ROUQUETTE Catherine mariés aussi cultivateur, tous habitants du mazage du Mainis près Blanc, ici présants et consentants, d'une part".
Une explication s'impose. Pendant la période révolutionnaire, la vie courante de nos ancêtres a été complètement bouleversée
. Avant la Révolution les naissances étaient enregistrées automatiquement par le prêtre dans son registre paroissial lors du baptême qui était la règle. Ces registres anciens sont devenus propriété de l'état.
Après la Révolution, le baptême ne suffisait plus : une naissance devait obligatoirement être déclarée à la mairie de la commune. Remarque : le baptême, s'il avait lieu, était toujours enregistré, mais dans ce que l’on a appelé après la Révolution "les registres de catholicité" ; ces registres sont restés privés et appartiennent à la paroisse (archives diocésaines).
Résultat, il fallait faire deux démarches différentes
. Pour le baptême, une forte motivation existait, ancrée dans les mentalités, soutenue par le clergé, qui demandait le baptême dès la naissance pour la sauvegarde de l’âme de l’enfant. Mais pour l’enregistrement auprès de la mairie, le message a parfois eu du mal à passer, surtout dans nos campagnes où les intempéries pouvaient empêcher le bon déroulement de la chose.
C’est là que des manquements ont été constatés. Vingt ou vingt cinq ans après, souvent à l'occasion d'un mariage dans lequel l'existence et la filiation de la personne devait être attestée, on rencontre beaucoup de cas où une démarche auprès du juge de paix du canton a dû être nécessaire pour attester de la naissance et de la filiation d’un ou parfois même des deux époux, témoins à l’appui. C’est ce que l’on appelle un acte de notoriété.
Donc désolée, normalement vous ne trouverez pas l’acte de naissance à "Noël 1802" de votre ancêtre
. Vous pourrez simplement aller récupérer auprès des archives du juge de paix du canton l’acte en question (AD Aveyron). Remarque : vous pouvez aussi dans un deuxième temps vérifier auprès de l’évêché si des registres de catholicité existent pour cette paroisse. Peut-être y aura t il dans l'un de ces deux documents des indications pour deviner le lieu du mariage des parents ? La connaissance des parrain et marraine donne souvent des pistes.
En effet, en ce qui concerne le mariage de Pierre Gayraud et Catherine Rouquette, il n’apparait pas encore dans la base du CGA, ni sous la forme d'un acte de mariage, ni sous celui d'un contrat de mariage. Leur premier fils naissant en 1802 suivant l'acte de notoriété, ils se sont donc mariés antérieurement, peut-être courant 1801. Ensuite ils ont une fille Catherine en 1805 et un autre fils Etienne en 1811. Bien sûr nous sommes là dans l'état-civil : aucune mention de parrain et de marraine ne peut nous aider à identifier les différentes familles.
Cherchons alors les décès des parents qui souvent apportent des renseignements sur leur filiation et le lieu de leur naissance. Sur la base du CGA, on peut facilement retrouver le décès de Pierre Gayraud époux Catherine Rouquette le 6 août 1847 à Peux et Couffouleux.
Là le nom de ses parents est indiqué : Etienne et Marguerite ROQUES. Donc votre filiation n’est pas bloquée de ce côté là et l'utilisation de la base du CGA devrait vous aider à grimper rapidement.
Par contre malheureusement le décès de la mère se semble pas apparaître sur la base du CGA
. Nous voyons qu’elle est vivante au mariage de son fils Etienne en 1855 à Brusque. Ce décès nous aurait peut-être permis de connaitre ses parents et son lieu de naissance, où c’est certainement déroulé son mariage. Il faudra d’autres recherches pour le découvrir.
Récapitulatif des pistes à suivre : obtenir l’acte de notoriété, chercher le décès de Catherine Rouquette, relire les actes de naissance et de mariages originaux des enfants pour voir si des renseignements différents ou supplémentaires ne sont pas inscrits, si des cousins ou des parents ne sont pas indiqués ; il faut aussi, et c'est même une démarche très importante, éplucher les registres de notaire du coin, à la recherche du contrat de mariage.
N'oubliez pas que la recherche sur les Gayraud de Blan est ouverte et peut continuer
.
Vous citez Généanet. Louis Paris, qui a bien étudié cette famille, y a inscrit ce couple en notant pour leur mariage la date du 21 juillet 1789. Malheureusement il ne cite pas sa source
. D'autres personnes précisent un lieu : Brusque. Sauf erreur, ces informations ne correspondent à rien que l'on puisse retrouver sur l'état civil. Je doute que Louis Paris ait eu accès à l'acte de mariage lui même car il n'a pas noté la filiation précise de Catherine Rouquette. Un mariage ou un contrat de mariage dans ces années là n'aurait pas manqué de faire apparaître ce renseignement.
Un autre point mérite d'être relevé : le mariage dont nous avons parlé date de 1826 et l'acte de notoriété cité par Pierre Gairaud comme preuve de sa filiation date de 1822 ! Inhabituel
. Pierre GAIRAUD a peut-être contracté ou cherché à contracter un premier mariage en 1822. D'ailleurs en 1826, il épouse une veuve de 36 ans. Mais il est quand même jeune : en 1826 il a 23 ans ; en 1822 il aurait eu 19 ans ! inhabituel pour un mariage masculin. Donc deuxième énigme à résoudre.
Bonnes recherches.