A Monsieur Ramon Buera i Boyer
Oui, je pense que c'est une façon raccourcie de désigner le grand domaine que possédait l'Hôpital de Millau sur le Larzac, appellation qui était sans doute compréhensible pour les gens du Millau d'alors. L'exploitation agricole actuelle reprend, semble-t-il, ce raccourci terminologique, puisque, sur la carte Google, le "GAEC du Larzac" est bien plus visible que "L'Hôpital du Larzac" qui n'apparaît qu'après avoir zoomé plusieurs fois. Bien entendu, dans son sens absolu habituel, le Larzac désigne un ensemble géographique bien plus vaste s'étendant sur plusieurs communes. J'ignore si le terroir où se trouve le domaine de l'Hôpital a porté un toponyme plus ancien. C'était vraisemblablement la plus importante des fermes ou métairies administrées par l'Hôpital de Millau, qu'elle approvisionnait en bois de chauffage et en produits fermiers. Une autre ferme de l'Hôpital était celle de Brocuéjouls, voisine de La Cadenède. Les bâtiments de l'ancienne ferme de Brocuéjouls ont été aujourd'hui reconvertis en aire d'autoroute, la plus proche du viaduc, et la seule d'où l'on puisse voir celui-ci.
M. Bou, professeur d'histoire-géographie à Millau, auteur par ailleurs de l'indispensable
Atlas du Rouergue à la veille de la Révolution française donne la liste des fermes de l'Hôpital de Millau à la fin du XVIIIème siècle :
https://www.jeanyvesbou.fr/articles/hopitaux-millau
Parmi les Boyer qui ont été métayers ou fermiers du
domaine de l'Hôpital, je trouve notamment en 1697-1702,
Jean Boyer (fils de Pierre & Marie Jean, petit-fils du couple Boyer-Rebière) époux d'
Anne Lavabre.
Je vois ensuite
Etienne Boyer (2) &
Marie Austruy vers 1731-1741. Etienne (2) est le fils d'Etienne Boyer (1, autre fils de Pierre et Marie Jean) et de Jeanne Boyer (fille de Pierre & Jeanne Monrozier). Il appartient donc par son père à la lignée des Boyer-Rebière, et par sa mère à celle des Boyer-Massavaques. Son épouse Marie Austruy est aussi une arrière-petite-fille des Boyer-Rebière.
Le fils d'Etienne Boyer (2) & Marie Austruy, qui se prénomme aussi
Etienne (3), se marie à Millau le 6 février 1764 avec
Françoise Alric (1745-1820), de Saint-Beauzély, qui est elle-même une descendante à la 6ème génération de Jean Boyer & Catherine Reynes, mariés deux cents ans auparavant. Il semble que seuls leurs quatre premiers enfants soient nés au domaine de l'Hôpital, entre 1765 et 1769. Lors de la naissance de leurs enfants puinés, Etienne Boyer (3) et Françoise Alric sont qualifiés de bourgeois. Dès 1771, ils semblent avoir quitté la métairie de l'Hôpital du Larzac pour s'installer à La Blaquière (paroisse de St-Martin du Larzac). A sa mort, survenue (semble-t-il à Millau) le 4 fructidor an 4 (21/08/1796), Etienne Boyer (3) est qualifié de propriétaire foncier.
Message personnel : J'ai découvert hier au soir seulement que vous m'aviez par deux fois, les 16 et 25 juin derniers, adressé un sympathique message sur ma messagerie personnelle (fonctionnant avec les identifiants de ce forum). J'ai voulu vous faire une réponse mais il paraît que je n'ai pas les autorisations nécessaires, ma réinscription sur le forum (j'ai perdu le mot de passe de mon ancienne connexion) étant trop récente ! Je vous répondrai dès que cette autorisation me sera accordée. Je m'étais jusqu'à une date récente préoccupé surtout des
Boyer d'Azinières, et notamment des nombreux descendants du couple
Boyer-Balard, descendants qui s'intègrent dans la descendance plus vaste de
Jean Balard et Marie Carrière, du masage de Vabre, paroisse d'Estalane, mariés à Curan en 1731 : j'ai recensé à ce couple sur seulement 5 générations, soit à peu près jusqu'en 1900, près de 1500 descendants. Cela m'a occupé un grand moment, et il en manque encore sûrement beaucoup. Du coup, je n'ai pas trop recherché les ancêtres plus anciens, notant seulement au passage quelques informations éparses sur les Boyer, principalement aux XVIIème et XVIIIème siècles. En-dehors des Boyer et des Balard, je me suis occupé aussi de la descendance
Bac-Chaliès de Saint-Beauzély (mariés vers 1660), et de façon beaucoup moins systématique, de celle des
Olier, du moulin du Pont de Saint-Beauzély, dont les deux principales branches se divisent dans la première moitié du XVIIème siècle.
Nous verrons s'il y a des choses susceptibles de vous intéresser dans tout cela, lorsque nous pourrons communiquer directement. Je n'ai malheureusement pas l'avantage de résider dans l'Aveyron, me trouvant à plus de trois heures de route au nord de Millau. Néanmoins, c'est à Millau que j'ai passé les plus marquantes de mes vacances d'enfant et d'adolescent, chez la sœur et les frères de mon père, mais aussi chez la sœur de ma mère qui habillait les dames de la bourgeoisie de la région. Au début des années 60, son atelier de couture de la rue Droite fournissait du travail à quatre ou cinq ouvrières. Dans les autres maisons, comme dans toute la ville, c'était l'odeur des cuirs, l'odeur des peaux qui séchaient ; les mégisseries,les tanneries et les ateliers de ganterie commandaient toute la vie millavoise...
C'était mon pays, c'était là où j'aurais voulu vivre, c'était là où j'aurais pu vivre ... Mon père, pour suivre la femme qu'il aimait, s'est exilé à l'âge de 30 ans. Et moi, près de 80 ans plus tard, je me considère comme toujours en exil. Et maintenant, à bientôt soixante-sept ans, qu'est-ce que je ferais ? je ne suis même pas capable de comprendre deux mots du parler local, si tant est que celui-ci subsiste. Ces mots, ces expressions, que mes grands-parents se disaient... Vous avez su garder votre langue en Catalogne, et vous avez bien fait, car c'est une richesse et c'est une identité.
Allons, il est temps que je monte me coucher, avant de me mettre à radoter ...
Je vous souhaite plein de belles trouvailles.