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Cercle Genealogique de l’Aveyron
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Le Truel, les Montels, Malbois, Crozat et Tauriac
Article mis en ligne le 5 décembre 2014
dernière modification le 20 janvier 2015

par Patrick OZANNE

Notes manuscrites de Damien Hèbles curé d’Ayssènes Le Truel (ca 1860 - 1950) aimablement fournies par Bernard Brengues, ancien vice-président, fondateur de l’association.

La petite seigneurie du Truel, qu’on appelait aussi de la Monteillerie, comprenait dans son ressort toute la partie de la paroisse sitée sur la rive gauche du ruisseau de Saint-Amans et, en plus les villages de Solages, de la Ratonie et du Prunet. Elle ne contenait que mile canes carrées. Le seigneur, comme celui des Ribes et de la Romiguière, avait le droit de justice haute, moyenne et basse.

Nous avons dit plus haut que cette terre fut détachée de la Romiguière on ne sait à quelle époque. En 1299 le Truel appartenait à Bernard de Saluste, en 1386 les Montels en étaient seigneurs. En cette année 1386, le 7 septembre, un acte des archives de Saint-Amans nous affirme que Raymond de Montels rendit hommage à noble et puissant seigneur Jean de Combret, seigneur de Broquiès, pour la place, rentes, quarts et quins et autres droits seigneuriaux de la place de la Monteillerie, acte reçu par Pierre Garric, notaire. Je n’ai pas pu voir cet acte coté dans le répertoire n° 139. Les Combret auraient pu acheter le Truel et le céder ensuite aux Montels. Le parchemin qui rapporte cet hommage est, je crois en dépôt à la Société des Lettres, Sciences et Arts de l’Aveyron. Plus tard la Monteillerie ne devait l’hommage qu’au comte de Rodez.

Voici les noms des seigneurs de cette famille que nous avons trouvé.

 Raymond de Montels qui vivait en 1386

 Raymond Pierre 1er de Montels [1] fait la lauzine d’une maison sise au Truel le 28 février 1393. On le trouve encore en 1433. Il était déjà mort en 1446, le 6 Mai. Il avait épousé Marguerite de la Grave, qui lui donna les enfants suivants :

  • Raymond Pierre, qui suit.
  • Guillaume, chevalier de Saint Jean de Jérusalem et prieur de Saint-Maurice et de "Valeris"
  • Catherine, femme de Bernard de Guiral de Broquiès.
  • Jeanne qui épousa Brenguier de Gozon, d’Ayres.
    Raymond Pierre 1er fit son héritier Guillaume, son fils à condition de rendre son héritage à Raymond Pierre II

 Raymond Pierre II de Montels était âgé d’environ soixante dix ans en 1518. Il se maria deux fois ;

  • 1er Avec Flore de Capluc, fille de Pierre de Capluc, seigneur de Capluc et de Maynial. Flore reçut de dot onze cents moutons d’or "de bon et droits poids" acte de 1468. Pierre de Capluc, prieur de la Panouse, appelait Raymond son "beau frère"
  • 2ème Le 18 février 1487 un acte de procuration nous fait connaitre que Marguerite de Roquetaillade était alors femme de Raymond Pierre, seigneur du Truel.

Notre seigneur était très estimé comme homme sage et judicieux. Il fut choisi pour arbitre dans un grand procès dans la famille de Gozon.
Ses enfants furent :

  • Astorg, qui suit.
  • Louis, qui fut prieur de Arragatio (?) dans le diocèse de Montpellier.

 Astorg de Montels vécut au moins jusqu’en 1555, année où il reçoit des reconnaissances à la pause juridiction de Brousse. De sa femme Catherine Azemar il eut :

  • Antoine qui lui succéda.
  • Balthazar qui semble mort sans alliance.
  • Françoise religieuse de Nonenque, morte à Broquiès en 1584.
  • Marthe, religieuse à Saint-Sernin sous rodez.
  • Jean, dont nous ignorons la destinée.
  • François, dont nous ignorons la destinée.
  • Antoinette, dont nous ignorons la destinée.
  • Magdeleine, veuve en 1584 de Philippe de Guibal de Broquiès qu’elle avait épousée en 1557. Sa mère lui avait donné pour dot : 1200 livres tournois, une robe de damas, une de drap noir de Paris, doublée de velours, trois devants, un de velours, un de satin et un de damas, un chaperon.
    Nous ne connaissons ces enfants que par les testaments de Françoise et de Magdeleine. La première ne nomme que Antoine, Balthazar et Marthe. La seconde nomme les autres en ajoutant "et les autres enfants de mon père Astorg." Cette phrase nous laisse entendre qu’il y en avait d’autres, peut-être illégitimes. Cette famille, sauf les deux religieuses, était protestante.

 Antoine de Montels, fils d’Astorg, épousa Françoise de Salhans et n’eut qu’une fille, Magdeleine. Le 31 mars 1578 on l’affirme mort, on dit ce jour là que sa veuve est "administeresse des personnes et bien de Magdeleine de Montels sa fille unique"
Antoine avait été page d’honneur de sénéchal de Caylus, très bon catholique. Il se fit protestant et guerroya pour ceux de sa religion. Assiégé dans Verfeil il fut obligé de se rendre en 1573. A partir de ce moment aucun acte ne nous parle de lui.
 Magdeleine de Montels semble ne pas s’être mariée. En 1579 ses tuteurs étaient Antoine de Chalon, sieur de la Case, et Jacques de Solages, de l’Olmière.
Elle fit son testament le 19 janvier 1641. Elle demande la sépulture protestante ; donne un capital de six cents livres pour les intérêts être distribués aux pauvres du Truel, pour les sysdics (protestants) ; à Messire de Saint-André, seigneur de Cap de Gorp, son cousin, elle lègue neuf cents livres, autant à la femme de Monsieur de Roquetaillade le vieux, sa cousine, à son cousin de Collanges six cents livres et fait son héritier universel "Monsieur de la Fontouse, seigneur d’Iolet, son frère" Si La Fontouse était son frère, c’est parce que sa mère avait épousé un d’Iolet en secondes noces.
Les héritiers durent vendre le Truel peu après puisque nous y trouvons les Malbois en 1655.

 Etienne de Malbois, seigneur de Boissans, se dit acquéreur de la Romiguière et de la Monteillerie le 22 février 1656. Les Malbois étaient originaires de Saint-Jean-du-Bruel.
 Etienne II de Malbois s’était ruiné à la fin de sa vie. Il était encore seigneur du Truel en 1673, on ne sait quand ses terres furent vendues.
 Etienne de Crouzet de la Croix, seigneur "de Creissels, Peyre, le Truel, la Monteillerie et autres places" fait une lausine en faveur de Jean Boudes du Truel pour une maison, une cheneviére et terre situées au Prunet le 27 décembre 1701.
 Jean de Tauriac est seigneur baron de la Romiguière, le truel et Costrix en 1717. Il rendit hommage au roi pour ces terres le 21 janvier 1728.
Il avait épousé Suzanne de Cambon en 1707.
 Antoine de Tauriac fils de Jean, acheta les Ribes en 1775 et fut le dernier seigneur des terres des Saluste et des d’Hèbles.

Un papier trouvé dans les archives de Monsieur Saysset, du Truel, nous fait connaitre la valeur en 1775 des différentes possessions des Ribes. Nous croyons qu’il pourra intéresser le lecteur et nous allons en rapporter le contenu. L’entête porte : "Montand de l’adjudication et acquizition faite par Messire Antoine de Tauriac de Millau des terres baronies des Rives et le Truel, châtellenie seigneurie de la Varesse (Vacaresse), coseignerie d’Arnac, Bourrastel, la Besse et autres fiefs en dépendants, ayant apertenu aux successeurs de Mr du Cayla, au prix suivant son adjudication du mois d’août 1775, d’autorité de Mr le sénéchal de Montpellier de la somme de cinquante quatre mille deux cents livres."

La baronnie des Ribes et le Truel "ou pour l’honorifique comme seigneurie haute et basse et justice, lods, ventes et autres droits porte pour objet noble" fut estimée douze mille six cents livres. Les biens fond ruraux furent portés à cins mille six cents livres. Arnac et le Bourrastel, celui-ci pour le quart et Arnac pour la moitié, le reste appartenant au baron de Saint-Amans, furent estimés treize mille cinq cents francs. La Besse, pour la partie appartenant aux Ribes, c’est à dire le seizième du droit des gerbes, valait six cents livres. pour le rural, le Bourrastel, Arnac et la Besse réunit furent estimés deux mille cent livres. L’albergue de la vigne du Pouget, la Vacaresse, Fabrègues et Frétanels avec ses dépendances dans la juridiction de Peyrebrune, valait, pour le noble : quatre mille livres, pour le rural, neuf mille livres. Les fiefs du Jouanes, le fraysse, Lestrade, Cadausset, le Verdier étaient estimés, noble et rural, six mille livres. Une locaterie rurale à la Jourdanie valait quatre cents lives. Le Gassuel dans la terre de Salelles, deux cents livres. Le tout arrivait à la somme de trente sept mille cent livres pour le noble et dix sept mille livres pour les biens ruraux.