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Cercle Genealogique de l’Aveyron
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MIGRANTS ET REFUGIES DE 1789 À 1900
Un livre de Philippe CHRISTOL
Article mis en ligne le 6 février 2022

par Philippe CHRISTOL

MIGRANTS ET REFUGIES DE 1789 À 1900

Intéressé par l’immigration étrangère entre autres polonaise, j’ai été amené à rencontrer de nombreux exemples dans mes recherches en Aveyron, parfois très anciens.
Cet article se concentre sur ces personnages précédant les vagues de migrants économiques du XXe siècle.

La recherche commence par des patronymes fleurant bon l’origine étrangère :
le patronyme Aleman ou Alleman retourne resp. 535 et 411 actes sur la base du Cercle ; un Guillaume Alleman teste en 1389 ; on repère plusieurs familles Alaman, Aleman à Rodez, Lapanouse de Séverac, Lodève dans les registres notariés du XVIe siècle

John Stuart et James de Ros, capitaines écossais, apparaissent dans les archives notariées de Ségur (Aveyron), dont ils sont successivement seigneurs entre 1441 et 1477. [1]

Autre source d’arrivée d’étrangers, les prisonniers faits pendant les campagnes militaires, qu’on rapatrie alors en France, à pied.

Deux décès de soldats espagnols « faits prisonniers en Catalogne » sont enregistrés à Saint-Léons (Aveyron) les 11 et 17 juillet 1694, « sur la route royale de Millau à Ségur ».

On trouve sous Napoléon des « registres pour le placement des prisonniers », les propriétaires qui vont les employer paraphent sur le nom du quidam d’un « Je me charge de ce prisonnier à 6 Fr. par mois » (voir illustration). [2]

Vague suivante, les réfugiés : des Espagnols dès 1813-1824, en Aveyron plutôt fin des années 1820 avec les Italiens, puis Espagnols et Polonais.

À la maison d’arrêt de Rodez [3] on trouve de nombreux réfugiés italiens : entre mai et juillet 1833, sont incarcérés Louis Gavioli, Joseph Valeriani et Antoine Lami, accusés d’assassinat (Gavioli a tué le 31 mai 1833 ses compatriotes Lazzareschi et Emiliani, exécutant selon le rapport du Préfet une « sentence de mort rendue par un tribunal occulte séant à Marseille » , qui serait une émanation du mouvement « Jeune Italie » de Mazzini) [4] ; en mars, avril et mai , plusieurs réfugiés sont incarcérés pour coups et blessures, menaces verbales , tentative d’assassinat, rébellion contre l’autorité publique ; en tout une quarantaine de réfugiés italiens passent cette année-là par la maison d’arrêt.

On retrouve une ringuette de réfugiés incarcérés à la maison d’arrêt de Rodez pour non-respect de leur assignation à résidence, de mars à juillet 1835 [5] : - Marti, Sabaté et les frères Jobe, réfugiés carlistes évadés (sic) du dépôt d’Aurillac (Cantal) ; etc.

En septembre 1843, le Ministère de l’Intérieur s’inquiète dans un courrier au Préfet de Rodez d’informations relatives à la préparation d’une insurrection dans les Etats du Pape par un groupe de réfugiés, qui projetteraient de s’embarquer à Marseille pour Civita Vecchia [6] ; à Rodez en 1835, c’est un complot contre le Tsar des réfugiés polonais qui est éventé.

Sur la base du Cercle on retrouve aussi mention de réfugiés ou anciens prisonniers apparemment très bien intégrés : - Joachim Mafay, maçon Piémontais arrivé en France en 1799, épouse en 1809 à Sauclières Marie Victoire Roquelongue ; il décède au même endroit en 1848, âgé de 70 ans, après une vie paisible - Joseph Semank natif d’Illyrie, fait prisonnier pendant la 1e guerre d’Italie (1797-1798), décède comme domestique à Saint-Georges-de-Luzençon en 1831 ; etc.
Une fois en France, les réfugiés tentent de subvenir à leurs besoins : Emmanuel Cammals et Joseph Puig, qui exercent la profession de fabricant de chocolat, sont autorisés en 1851 à plusieurs déplacements en Aveyron « pour y exercer leur commerce » [7]

Ces exemples - choisis pour cet article spécifiquement en Aveyron - voisinent avec de nombreux autres dans le livre « Migrants et réfugiés de 1789 à 1900 » qui sort le mois prochain, et pour lequel vous pouvez trouver le bon de souscription (jusqu’au 25 février) en bas de cet article. Il retrace :
 avant 1789
 Prisonniers et déserteurs des guerres de la Révolution et de l’Empire ; Grognards de Napoléon
 Les réfugiés espagnols « afrancesados », 1813 ; L’intervention française en Espagne, 1823
 Les réfugiés à partir de la Monarchie de Juillet (Polonais : la Grande Émigration ; Italiens : Carbonari, Piémontais, Sardes… Espagnols : Les Guerres Carlistes) et après
 Les étrangers dans la Commune de Paris

ILLUSTRATIONS :

Avis relatif à l’emploi des Prisonniers prussiens, octobre 1806 Arch. Dép. Aveyron, 28R4

Etat des réfugiés italiens à Rodez, 1832 Arch. Dép. de l’Aveyron
4M692

Liste de prisonniers , juin 1807 « Je me charge de ce prisonnier à six francs par mois » Arch. Dép. Aveyron, 28R4 « »


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