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Notes sur trois hameaux de Lanuéjols (causse Noir)
Article mis en ligne le 9 juillet 2009
dernière modification le 21 avril 2009

Notes sur trois hameaux de Lanuéjols (causse Noir)

J’ai été amené, au cours de mes recherches, à m’intéresser à trois hameaux de Lanuéjols (diocèse de Nîmes), sur le causse Noir, à savoir le mas LAUTIER, LABRO et la PENARIE et souhaiterais vous faire partager mes découvertes ; je suis bien sûr preneur d’informations complémentaires, voire contradictoires.


Le mas LAUTIER :

Ce hameau n’existe plus sous ce nom et s’appelle aujourd’hui LATOUR. La concordance des lieux est attestée dans un acte d’état-civil du XVIIe siècle, où le hameau est désigné sous ces deux appellations, ce que confirme une superposition des cartes de CASSINI et IGN. Le lieu ne doit pas être confondu avec le hameau des MOURGUES (= moines) voisin, qui est lui situé sur la paroisse de Saint-André-de-Vézines (diocèse de Rodez).

Le mas LAUTIER, constitué aujourd’hui d’une seule construction, était autrefois une métairie, qui avait été léguée, avant 1418, au couvent de l’ARPAJONIE (Millau) par une de ses religieuses, Fizes de MEDICIS [1]. Le couvent n’exploitait pas directement la métairie, mais l’affermait à des bourgeois millavois, qui l’affermaient à leur tour à des paysans du causse. C’est ainsi que mon ancêtre Antoine ROUBY (ca 1530 / 1608) l’afferma à plusieurs reprises à partir de 1590, conjointement avec un de ses beaux-frères ; le bail signé en 1598 chez Me de MALRIEU à Millau, pour une durée de 5 ans [2], révèle, à travers les redevances annuelles, les productions de la métairie. Par contre, la méconnaissance du taux de la redevance (20%, 50%...) ne permet pas de quantifier cette production. La redevance s’élevait, par année, à :
 85 sétiers de blé froment
 12 sétiers et 2 cartes de blé panelle
 12 sétiers et 2 cartes d’avoine
 5 cartes de légumes (?)
 5 cartes de lentilles
 1 quintal et 40 livres de fromage
 2 pourceaux gras
 12 chapons
 2 paires de perdrix
 22 écus sol valant 66 livres.

Concernant l’étymologie du lieu, LAUTIER est un nom de baptême ; cependant, on trouve à proximité une hauteur appelée le serre de la MALAUTIE, ce dernier terme désignant une léproserie. Le mas LAUTIER étant le seul lieu habité des environs, ne serait-il pas une déformation de malautie ? J’en avais parlé de son vivant à l’abbé VIVIER, qui avait réfuté cette hypothèse, aucune léproserie n’ayant jamais été mentionnée sur le causse Noir...


LABRO :

Etymologiquement, le terme vient du celtique BROA et désigne un bord, une orée, un talus [3]. La localisation précise du hameau pose problème, car :
cette appellation ne figure sur aucune carte
curieusement, je n’en trouve pas mention dans les actes notariés avant le XVIIe siècle
dans les actes notariés, la confusion est fréquente entre les dénominations LABRO (parfois les ABROS), LISSIDE et la FOLCARIE, ces deux derniers toponymes désignant deux lieux voisins localisés sur les cartes.

J’en déduis que LABRO désigne l’un ou l’autre des deux hameaux précités (ou les deux ?), dont la situation en bordure du ravin de GARENNE correspond bien à l’étymologie. Les hameaux de LISSIDE et de la FOLCARIE relevaient d’un fief, parfois désigné sous le terme les ISSIDES et qui comprenait également le hameau voisin de la PENARIE [4].


La PENARIE :

D’après un article du Lien des Chercheurs Cévenols [5], le terme désigne un lieu de conservation du vin, ce qui ne manque pas de surprendre sur le causse Noir ; cependant, des vignes étaient attestées dans les vallées environnantes, notamment à MEYRUEIS et on peut imaginer que nos ancêtres profitaient de la fraîcheur du causse pour conserver leur vin.