Versols et Lapeyre

dimanche 27 novembre 2011
par  Suzanne BARTHE

VERSOLS ET LAPEYRE est une commune de la région Midi-Pyrénées, département de l’Aveyron, arrondissement de Millau, canton de Saint-Affrique. VERSOLS ET LAPEYRE est à une altitude de 372 mètres. Sa superficie est de 27,95 km².La commune, qui compte 437 habitants (les Versolais et les Lapeyrois… Les Verpeyrais), est constituée de deux villages, mentionnés dès le Xe siècle. Cette commune est située dans l’agréable vallée de la SORGUES.

Une fois n’est pas coutume, avant d’évoquer le passé historique et les monuments remarquables de VERSOLS et LAPEYRE, nous débuterons notre propos par ce que l’on pourrait qualifier de « fait divers »… « Lorsque le romantisme s’invite dans la vallée de la Sorgues »

En effet, nous ne pouvons évoquer VERSOLS & LAPEYRE sans évoquer Lord BYRON… Pourquoi me direz-vous parler de l’une des plus grandes figures du romantisme, de l’un des plus illustres poètes de l’histoire littéraire de langue anglaise à propos de VERSOLS et LAPEYRE ? Tout simplement parce que le cimetière de LAPEYRE abrite la tombe de sa fille… Revenons un instant sur la vie tumultueuse de notre poète, qui naquit à Londres le 22 janvier 1788 et mourut, en Grèce, à Missolonghi, le 19 avril 1824.. Ce sont ses poésies mélancoliques et bien souvent autobiographiques qui le rendirent célèbre… mais c’est surtout sa relation incestueuse avec sa demi-sœur qui a particulièrement choqué l’Angleterre georgiene, le contraignant à l’exil…

Elizabeth Medora LEIGH-BYRON, dont la tombe se trouve dans le cimetière de LAPEYRE, vit le jour le 15 avril 1814. Elle était la troisième fille d’Augusta LEIGH, et bien que portant officiellement le nom du mari de sa mère (le Colonel George LEIGH), nul n’ignorait qu’elle était le fruit de la relation incestueuse d’Augusta et son demi frère… Et Lord Byron lui-même ne s’en cachait pas…. Le second prénom de l’enfant : « Medora » était celui de l’héroïne du poème de Byron : « Le Corsaire », poème écrit durant les trois semaines de janvier 1814, pendant lesquelles Byron et Augusta (enceinte) furent bloqués par la neige à Newstead Abbey... Ainsi que nous l’avons dit plus haut, Byron fut contrait à l’exil, d’une part en raison de sa rupture avec son épouse Annabella MILBANKE, mais surtout en raison des rumeurs concernant sa relation avec Augusta

Enfant du scandale, Medora connaîtra un destin romanesque, hanté sans doute par la figure d’un père à la fois maudit et héroïque… Adolescente, Medora eut une liaison avec Henry TREVANION, époux de sa sœur aînée Georgiana :. Découvrant que Medora était enceinte, elle n’avait alors que 15 ans…le colonel Leigh la plaça dans un établissement près de Londres où « les jeunes filles de bonnes familles mettaient au monde leurs enfants non souhaités  »… A Meda Vale, Medora était « prisonnière, derrière des barreaux et des portes verrouillées »…Henry « s’occupa de son évasion  » et le couple s’enfuit en France (en Normandie selon certaines sources) où Medora mit au monde un enfant mort-né (certaines sources indiquent que l’enfant aurait survécu, qu’il s’agissait d’un garçon, déclaré sous un nom d’emprunt… nous poursuivons nos recherches). L’affaire aurait pu s’arrêter là… mais Henry était très amoureux, et souhaitait à toute force un enfant de Medora… Le couple partit pour la Bretagne où ils s’installèrent « dans un vieux château en ruines près de Morlaix »… Ils vécurent là, sans notion d’argent, réduits à la pauvreté… Ils auraient utilisé durant leur exil le surnom d’AUBIN, prétendant même être frère et sœur.

En 1833, Henry et Medora vivaient semble-t-il à Carhaix. Medora se convertit au catholicisme et déclara son intention d’entrer au couvent… mais elle tomba à nouveau enceinte d’Henry…et donna naissance à une fille Marie Violette le 19 mai 1834, au lieu dit Penhoat en Plounéour Menez dans le Finistère. L’enfant fut baptisée le 21 Mai, sous le nom de « TREVANIOU (sic) Marie Violette, enfant de Henry, âgé de 30 ans, anglais, qui signe ; la mère LEGH (sic) Elizabeth âgée de 20 ans ». Marie Violette allait plus tard entrer en religion sous le nom de sœur St Hilaire. Elle décèdera en 1873

En raison de leur pauvreté et de soucis de santé, le couple dut faire appel à la famille… celle d’Henry considérant que seule Medora était la source de tous ces ennuis dépêcha un émissaire pour tenter de convaincre Henry de regagner son pays d’origine… mais il refusa… très attaché semble-t-il à Medora… néanmoins les soucis de tous ordres firent qu’ils se séparèrent définitivement en 1838. Henry mourut en Bretagne en 1855.

Médora fut financièrement et moralement soutenue durant un certain nombre d’années par la première épouse de Lord BYRON, Annabella MILBANKE, et par la seule fille légitime de BYRON, Ada Lovelace. Annabella n’avait pas caché à sa fille sa parenté avec Medora…

A la suite de tous ces revers de fortune, certaines sources indiquent que Medora se retrouva domestique à Saint Germain en Laye… D’autres sources précisent que « Medora LEIGH eut une liaison avec un officier français… qui, l’abandonna… » Tous s’accordent à dire qu’elle se lia enfin avec l’ordonnance du Général de Gramont : un ancien sergent, nommé Jean-Louis TAILLEFER. Jean Louis était né à Lapeyre le 4 Juin 1810 (baptisé le 5), fils de Jean TAILLEFER et de Jeanne GAVENQ.

Médora et Jean Louis vinrent vivre « dans le sud aveyron, une région vallonnée du sud ouest de la France, près de St Affrique et Sylvanes ».. ainsi que l’indique notre source anglaise… à VERSOLS et LAPEYRE… pays d’origine de celui qui, quelques années plus tard, allait devenir son époux, et dont elle portait le fils qui fut baptisé à Saint Affrique le 27 janvier 1846, ainsi qu’en attestent les archives du presbytère. Si le père de Jean Marie Elie TAILLEFER est bien mentionné dans l’acte de baptême comme étant « Jean Louis TAILLEFER », la mère est, quant à elle, mentionnée en tant que « MEDAURIC Elizabeth… », pas de parrain nommé, mais la marraine est « Marie AUBIN »… S’agit-il de sa demi sœur Marie TREVANION, qui est alors âgée de 12 ans ?

L’union officielle de Médora et Jean-louis TAILLEFER sera célébrée le 23 aout 1848 à VERSOLS. Le couple déclarera deux enfants : « Une fille de 14 ans enregistrée à Plouneour Menez (Finistère) et un garçon de 2 ans et demi né à St AFFRIQUE ».

La tumultueuse et courte vie de Medora, empreinte de tragique, oscillant entre la richesse et le dénuement, s’achèvera à LA PEYRE le 28 aout 1849 et Medora sera inhumée le lendemain dans le cimetière de LAPEYRE

Il serait bien sûr intéressant de remonter la généalogie de son fils Jean Marie Elie TAILLEFER, tant du côté BYRON que du côté TAILLEFER… mais ceci est une autre histoire…

Addendum

L’histoire de Medora n’a semble-t-il laissé personne indifférent tant les réactions sont nombreuses dès la mise en ligne de cet article. Si nos sources étaient anglaises, nous avons ainsi découvert qu’en France, bien avant nous, et ce dès 1927, Roger de Vivie de Régie s’était intéressé à Medora dans son ouvrage « Le secret de Byron » … mais que surtout Frédéric-Jacques TEMPLE avait enquêté pendant de nombreuses années avant de publier son livre « Le tombeau de Meroda » en 1998.

Maurice MIQUEL (qu’il en soit ici remercié) nous a fait parvenir deux articles parus dans le Midi Libre

PDF - 962.3 ko
BIRON ou les sanglots longs de l’inceste

en 1998 (signé par Maurice MENATORY) « Byron ou les sanglots longs de l’inceste »

PDF - 874.7 ko
Médora, enfant du scandale repose à LAPEYRE

en 2008 (signé par J. CROS SAUSSOL) « Médora, enfant du scandale repose à LAPEYRE »

Ces articles complètent de façon magistrale notre petite étude, et nous donnent bien sûr envie d’aller plus avant…

Voir également l’ascendance d’Elizabeth Medora LEIGH-BYRON, épouse TAILLEFER", et L4étude sur "Les enfants de MEDORA", ainsi que la Généalogie de la famille TAILLEFER (TAILHEFER) de Versols et Lapeyre, St Jean d’Alcapies et Castelnau de Levezou....


VERSOLS, le long de la SORGUES, s’illustre particulièrement par son bourg fortifié et son château (MH – arrêté du 6 juin 1988), bâti sur une proéminence de la montagne. Une haute muraille en faisait le tour et la Sorgues passait à son pied. Le château de Versols et son castrum primitif (vestiges) sont évocateurs du type de fortification utilisé du XIIe siècle au XVIIe siècle pour assurer la sécurité publique. Le château possède une façade remarquable avec une grande salle ou « tinel gothique », comportant une cheminée et des vestiges de peintures murales qui sont protégés.

La seigneurie de Versols, avec son château, citée en 1132, appartenait à la famille de Roquefeuil-Versols, jusqu’au XVIIe siècle, époque où elle est acquise par la famille d’Izarn

Famille DE ROQUEFEUIL - Le premier membre de cette famille qui soit connu comme seigneur de Versols est, à la fin du XIIIe siècle, Jean Ier de Roquefeuil, seigneur de Versols, de Saint-Félix-de-Sorgues, de Cournonsec et de Mireval, lieutenant de Montpellier (en 1255 et 1266) pour Jacques Ier roi d’Aragon, il est le fils de Guillaume Ier de Roquefeuil et Ricarde de Bonvoisin. Le château fût restauré par les propriétaires actuels à partir des années 1960.

L’Armorial général du Rouergue décrit les armes de Claude de Roquefeuil (+1719), seigneur de Versols, Convertis et autres places : de gueule à une ou trois cordelières d’or


En plus de la très ancienne famille noble d’extraction chevaleresque, il existait une famille ROQUEFEUIL attestée à VERSOLS en 1578 , longue dynastie de "maréchaux à forge". Voir la Généalogie de cette famille

Dans l’état actuel de nos connaissances nous ne pouvons établir de liens formels entre ces deux familles, même si de fortes présomptions existent, basées sur le Contrat de Mariage du 30 octobre 1616 (AD 12 3E 19669 - Me Roustan Louis de Versols) - ROQUEFIOL Pol (maréchal) x Jeanne de ROQUEFEUIL.
Ce contrat fut signé dans la salle du chateau du dit lieu. Nous y apprenons également que "les futurs mariés seront tenus s’espouser, les formalités pratiquées en la religion réformée observées...
Ce contrat fut transcrit et interprété par l’Abbé VIVIER (dont nous connaissons tous le sérieux des travaux) dans les années 90.

Nous mettrons prochainement en ligne à la fois le CM original et sa transcription, afin de mieux renseigner les très nombreux généalogistes intéressés par ces familles.

S.B.


Nous noterons également à VERSOLS L’église St THOMAS .Et à l’extérieur du village le vieux prieuré de Notre Dame du Cayla et le château de Montalègre dont les façades et les toitures furent inscrits aux Monuments Historiques par arrêté du 17 Juillet 1978.

A LAPEYRE, nous noterons l’église primitive Saint-Caprais, avec notamment un tympan roman, dont les vestiges (MH par arrêté du 5.11.1928) se trouvent .dans l’enceinte du cimetière.. L’église actuelle date du XIXe, nous y noterons une belle statue de la vierge en marbre de carrare (prix de Rome)..Le Pont vieux date du XIVe. La seigneurie de Lapeyre relevait des Comtes de Rodez.

LES RELEVES DU CERCLE GENEALOGIQUE DE L’AVEYRON nous donnent les informations suivantes : « Dénombrement de 1780, total= 633 Lapeyre 278 ht - Versols 355 ht - de tout âge, de tout sexe et de toute religion »

Notes de 1782
Vers le milieu du mois de Mai 1783 il apparut une fumée comme un brouillard fort épais qui durait la nuit et le jour qui répandait une mauvaise odeur, qui faisait paraitre le soleil et la lune rouges et qui a continué jusqu’à la fin de Juillet sans cesser aucun jour. Cette fumée était en Languedoc comme ici et plus épaisse encore. Il y a eu cependant cette année une passable récolte, surtout en blés de Mars. Les vignes et les arbres de toute espèce ont aussi très bien réussis, et il n’y a pas eu de maladie, comme l’on appréhendait. Le printemps et le commencement de l’été ont été froids. Il s’est trouvé cette année deux cent soixante quatre habitants à Lapeyre et à Versols, trois cent cinquante quatre. Total six cent dix huit - 618.

Note 1783

  • Cette année le nombre des habitants de Lapeyre s’est porté à deux cent cinquante deux. Ceux de Versols à trois cent soixante quatorze. 252 - 374 = 626 Total

Note 1784

  • Nombre des habitants de Lapeyre 253, de Versols 372

Note 1785

  • Nombre des habitants de Lapeyre 253, de Versols 372

Note 1786

  • Cette année il s’est trouvé à Lapeyre, 246 personnes

Note 1787

  • Nombre des habitants de Versols 363. Lapeyre 230

En plus de VERSOLS et LAPEYRE, la commune compte les écarts suivants Le Perguis ?La Jasse, Le Causse de Nissac, Hermilix, Cinzelles, Les Tuiles, Le Mas de Baby, Le Mas de Jean Peyre, Montalègre, Le Puech Mets.

Références

  • Base Mérimée ministère de la Culture
  • Bases du CERCLE GENEALOGIQUE DE L’AVEYRON
  • Bases du CENTRE GENEALOGIQUE DU FINISTERE
  • Armorial Général du Rouergue, dressé par Charles d’Hozier en vertu de l’édit de Novembre 1696 (édition 2009)
  • Eisler Benita, Byron Child of Passion, Fool of fame
  • "Byron’s daughter : A biography of Elizabeth Medora Leigh"
    by Catherine Turney
  • "The Oxford Companion to English Literature"
    by Margaret Drabble and the Oxford University press
  • Documentation personnelle SB

Dépouillements réalisésPériodes
BMS
Versols et Lapeyre 1645/1902
Notaire
Roustand 1616/1700
Granier 1703/1735

Portfolio

Lapeyre, vue depuis la rive gauche de la (...)

Commentaires

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Versols et Lapeyre
jeudi 5 janvier 2012 à 14h49 - par  Suzanne BARTHE

Il nous semble intéressant de communiquer le message que le Dr Claude BARRET nous a fait parvenir il y a quelques jours, concernant en particulier ses réflexions sur les différentes branches de la famille ROQUEFEUIL, et les possibles confluents entre les différents rameaux de VERSOLS… Ces remarques peuvent aider nos adhérents dans leurs recherches concernant cette famille excessivement nombreuse….
Bonjour,
d’intéressantes généalogies ont été publiées il y a quelques jours sur le site du CGA . J’ai pensé qu’il fallait les signaler d’autant plus qu’il s’agit de deux familles qui ont un ancrage sur Versols mais qui sont en fait largement répandues particulièrement dans le Sud Aveyron.

En outre ces généalogies donnent l’occasion de sortir de la généalogie pour des considérations culturelles et historiques, ce qui selon moi en augmente très largement l’intérêt…

Généalogie TAILLEFER (par Maurice MIQUEL)
http://www.genealogie-aveyron.fr/spip.php?article859
Il s’agit de la généalogie ascendante d’Elie TAILLEFER (1846-1900) fils de Jean Louis TAILLEFER et Elisabeth Médora LEIGH BYRON
Un lien vous permettra de découvrir la descendance de Médora, fille issue des relations incestueuses de Lord BYRON et de sa demi soeur Augusta. C’est là aussi un travail très intéressant que l’on doit à Suzanne BARTHE généalogiste connue de beaucoup de nos membres.

La généalogie TAILLEFER concerne beaucoup de monde en Sud Aveyron . Avec Médora nous nous projetons largement au delà de l’Aveyron.

Aux travaux cités j’ajouterai mon grain de sel en signalant que Médora avait une demi soeur fille du mariage légitime de Lord BYRON . Il s’agit d’ Ada Augusta souvent désignée comme Ada LOVELACE ou la "comtesse Ada LOVELACE". Comme vous pouvez le constater Lord BYRON a donné à sa fille légitime le prénom de sa soeur Augusta avec qui il a eu des relations incestueuses !
Cette Ada n’était pas une personne banale . Elle était passionnée par les mathématiques, était en relation avec tous les grands noms de la communauté scientifique de son époque.
Longtemps avant la naissance des ordinateurs elle pose les bases d’un langage de programmation . A ce titre elle est considérée comme la première programmeuse de l’Histoire.
Dans un magazine sorti ce mois ci "La révolution des mathématiques" (dans les dossiers de la Recherche) le premier article lui est consacré et commence ainsi :


"ADA : Si les férus d’informatique connaissent ce terme , c’est comme le nom d’un langage de programmation , lancé par le département de la Défense américain en 1980. Ce qui est moins connu c’est que le langhage fut nommé ainsi en référence à Ada LOVELACE , ....etc etc


"
Je vous renvois à la page de Wikipedia qui lui est consacrée http://fr.wikipedia.org/wiki/Ada_Lovelace
Vous pourrez y lire notamment comme témoignage de sa notoriété posthume qu’on peut voir le portrait d’Ada sur les hologrammes d’authentification des produits Microsoft

Généalogie ROQUEFEUIL à Versols
Ce travail mis à notre disposition par Maurice MIQUEL nous propose la descendance de Pol (Paul) ROQUEFEUIL et de Jeanne de ROQUEFEUIL, couple ayant vécu à Versols (Versols et Lapeyre) après s’être marié en 1616.
http://www.genealogie-aveyron.fr/spip.php?article857
J’ai adressé ma branche incomplètementt traité dans l’article initial à Maurice MIQUEL. : http://www.genealogie-aveyron.fr/spip.php?article862

Ce couple de Versols a eu une ample descendance régionale et une activité essentielle "maréchal à forge"

Cette généalogie m’inspire quelques commentaires

Parler d’une famille ROQUEFEUIL à Versols c’est évoquer irrésistiblement la famille noble de ROQUEFEUIL dont les ROQUEFORT VERSOLS sont une des branches les plus connues . Quel rapport y-a-til avec la généalogie présentée ici ?
Je compte vous éclairer sur ce point.

D’après Hippolyte de BARRAU (voir documents historiques dans Visuarchives) Jean VI de ROQUEFEUILseigneur de Versols épousa le 31 août 1571 Marie de NARBONNE-CAYLUS fille de Claude . Il testa en 1571 . Son fils unique Claude naquit en 1572.
Même si cela n’est précisé nule part il est vraisemblable que la naissance de Claude a eu lieu après le décès de son père . De ce fait à la naissance il n’a pas reçu un prénom traditionnel de la famille de son père mais le prénom de son grand père maternel Claude.

Voici une courte chronique concernant Claude de NARBONNE CAYLUS que j’emprunte des éléments aux "Filiations languedociennes" : célèbre capitaire huguenot, il mit Lodève à feu et à sang. Il était baron de Faugères et de Lunas en Languedoc. Sa mère Beatrix de CAYLUS FAUGÈRES était la dernière descendante des CAYLUS de la première race et elle est était aussi fanatique catholique que lui fanatique protestant.
Par fait de traitrise il fut assassiné une nuit (13-02-1578) dans son lit au château de Lunas. Si on en croit AUBAIS son corps fut dépecé à Lodève le lendemain comme il avait fait pour celui de Saint Fulcran et on joua avec sa tête dans les rues de Lodève.
Nous touchons là aux guerres de religions où l’on voit s’affronter de façon barbare les tenants de religions chrétiennes qui paraissent avoir oublié que le principe essentiel de ces religions est l’amour de son prochain.

Un de nos membres dont le nom m’échappe présentement (mais son identifiant Yahoo est Nemosi) a écrit une belle monographie sur ce personnage et m’en a envoyé un exemplaire il y a quelque temps
Par son père Jean de NARBONNE Claude de NARBONNE CAYLUS a une ascendance brillante qui remonte au début du XIIème siècle à la maison de LARA en Espagne qui descend des comtes de Castille . Tout cela en long , en large et en détail figure dans des nobiliaires comme Saint Allais et le père ANSELME, ouvrages téléchargeables.

Le prénom Claude est rare à cette époque dans la région de Versols et on ne le retrouve pas dans les ancêtres des ROQUEFEUIL VERSOLS : il a été "injecté" dans cette famille à partir de l’ascendance de Marie de NARBONNE CAYLUS .

C’est un marqueur généalogique . Claude épousera en 1600 Anne de VISSEC de LATUDE et un de ses fils s’appellera Claude .
Jeanne de ROQUEFEUIL (x Pol ROQUEFEUIL) dont la généalogie vous est proposée aura aussi un fils prénommé Claude, ce qui témoigne bien de son appartenance à la famille des ROQUEFEUILS VERSOLS . En témoigne aussi le fait qu’un enfant du couple Paul ROQUEFEUIL-Jeanne de ROQUEFEUIL décédé en bas âge est inhumé dans l’église de Versols.

Le mariage de Paul (Pol) ROQUEFEUIL et de Jeanne de ROQUEFEUIL a lieu en 1616.

Maurice MIQUEL m’avait communiqué il y a longtemps ce CM de lecture très difficile dont j’ai retenu ce qui suit .

L’acte est rédigé dans la grande salle du château de Versols . La mère de Jeanne est indiquée comme étant "Marie de CIFFRE de Saint Félix de Sorgue. Cette famille CIFFRE est inconnue à Saint félix de Sorgue . Aucun mariage avec cette Marie n’est connu et il est vraisemblable (quasiment certain) que Jeanne de ROQUEFEUIL est née d’une relation illégitime de Claude de ROQUEFEUIL avec cette Marie de CIFFRE . De Jeanne Claude de ROQUEFEUIL dit qu’elle a toujours vécu avec lui et la dote généreusement . Marie de NARBONNE CAYLUS, mère de Claude, fait de même.

L’époux choisi pour Jeanne est un roturier fils d’un laboureur dont le statut social va notablement s’élever suite à ce mariage.

Le notaire a paru gêné de trouver le même patronyme chez les deux parties.
Pour tourner la difficulté et pour, si je puis dire, séparer les torchons et les serviettes il a inscrit dans l’acte le patronyme de l’époux sous sa forme occitane (ROQUEFIOL) réservant le patronyme ROQUEFEUIL pour Claude de ROQUEFEUIL et Jeanne..
C’est là une curiosité de cet acte.

Maintenant on peut s’étonner qu’on ait choisi pour Jeanne un homonyme .
Personnellement je pense que ce ROQUEFEUIL laboureur est issu d’une batardise d’une génération antérieure des ROQUEFEUIL de Versols . En dotant Jeanne et en la mariant ainsi on faisait en sorte que le patrimoine reste dans la famille.

Je vous ai donc fait part de faits concrets et à l’occasion de mes déductions que vous pouvez ou non retenir selon le degré de vraisemblance que vous leur attribuerez

Les familles de Versols traitées (TAILLEFER et ROQUEFEUIL) sont des familles qui ont une large descendance et concernent un maximum de généalogistes. Eventuellement la branche qui vous concerne est incomplète . C’était le cas pour moi et comme vous l’avez vu j’ai fourni un complément à Maurice MIQUEL.

Je me suis laissé allé à des commentaires pour mettre en lumière l’existence d’ADA pionnière de la programmation informatique "belle soeur" de Jean Louis TAILLEFER de Versols.
Pareillement j’ai rappelé la valeur généalogique des prénoms "rares" (ici Claude) comme marqueur généalogique lors de recherches .

Je n’ai pas résisté à la tentation d’évoquer l’horreur des guerres de religion à travers le tragique destin de Claude de NARBONNE CAYLUS . J’espère que la monographie le concernant sera prochainement diffusé à plus grande échelle .

Comme vous le voyez la généalogie mène à tout sans trop en sortir

Bonne lecture

Claude Barret

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Versols et Lapeyre
jeudi 29 décembre 2011 à 16h47 - par  Suzanne BARTHE

Notre vocation est de proposer à nos adhérents des outils leur permettant de développer leur propre généalogie. Pour ce faire, nous partageons les travaux de nos membres (décryptages, généalogies familiales, etc). Tous ces travaux sont basés sur des actes. Nous refusons de nous référer à « des liens hypothétiques, qui, répétés « X » fois, deviennent souvent réalité…
Pour ce qui est des FAMILLES ROQUEFEUIL citées dans l’article ci-dessus, nous avons été clairs : il y a d’une part la très ancienne famille ROQUEFEUIL à l’origine de l’une des plus anciennes maisons féodales du Languedoc et de Rouergue et qui s’est divisée en de nombreuses branches, dont l’une à VERSOLS, sur laquelle de nombreux généalogistes se sont déjà penchés ; et d’autre part, la famille ROQUEFEUIL, aussi originaire de VERSOLS, étudiée par Maurice MIQUEL, et qui a fait l’objet d’un article séparé (signalé par un renvoi).
Les liens entre ces deux familles restent à établir… Nous sommes bien sûrs ouverts à tous ceux qui (actes à l’appui) souhaitent apporter leur pierre à l’édifice commun…BONNES RECHERCHES…

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Versols et Lapeyre
mardi 27 décembre 2011 à 18h41 - par  videotalk

Merci pour ces précisions. Le flou tient à ce que dans l’article Versols ci-dessus, il est fait référence à une généalogie Roquefeuil présentée par Monsieur Miquel, qui pourtant n’a rien à voir avec les Roquefeuil présentés dans l’histoire de Versols relatée ci-dessus, ni avec avec le blason à cordelière des Roquefeuil Saint Etienne. Il est vrai qu’il est tentant de mélanger les histoires tant les lieux et les homonymies sont proches. Toutefois, en comparant les dates et les faits on s’y retrouve.
Cordialement

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Versols et Lapeyre
jeudi 15 décembre 2011 à 19h54 - par  Suzanne BARTHE

Cher correspondant ou chère correspondante
(votre pseudo ne nous permettant pas de vous identifier...)

La généalogie ROQUEFEUIL mise en ligne, à la suite de notre article sur VERSOLS et LAPEYRE, est issue des travaux de Monsieur Maurice MIQUEL, et du Docteur BARRET concernant leurs propres ancêtres.
Ces travaux sont basés sur les dépouillements de CERCLE GENEALOGIQUES DE L’AVEYRON, et concernent uniquement la famille ROQUEFEUIL issue de VERSOLS.
Ces travaux n’ont pas la prétention de reprendre la famille de ROQUEFEUIL dans son entier... nous serions "hors sujet"...

Nous sommes à votre disposition pour évoquer plus avant le sujet si vous le souhaitez.
Salutations généalogiques
Suzanne BARTHE

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Versols et Lapeyre
jeudi 15 décembre 2011 à 18h43 - par  videotalk

Après relecture il apparaît que la généalogie Roquefeuil produite par Monsieur Miquel, à laquelle se réfère l’article, concerne des branches bien établies à Versols et communautés voisines à compter de 1578 sous le patronyme « Roquefeuil » sans la particule, mais sans rapport avec la branche originelle détentrice de la seigneurie.

En ce qui concerne la seigneurie de Versols elle était possédée par la branche Roquefeuil issue de Guillaume de Roquefeuil, signataire du traité de Corbeil de 1258, qui elle s’était établie à Saint Etienne de Gourgas à compter de 1644 (date du mariage de Claude de Roquefeuil avec Claire d’Icher) puis au Caylar à partir de 1795, sans port de la particule (Frédéric Roquefeuil ép.Sophie Fournier en 1795 au Caylar). Le descendant de cette branche, André Roquefeuil, restaure le château à compter de 1960.

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Versols et Lapeyre
jeudi 15 décembre 2011 à 01h11 - par  videotalk

...Pour la généalogie des Roquefeuil Versols les articles Wikipedia ne paraissent-ils pas plus appropriés ? : http://fr.wikipedia.org/wiki/Famille_de_Roquefeuil_(Rouergue)

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Versols et Lapeyre Fumée de 1783
samedi 3 décembre 2011 à 22h50 - par  Sylvie MATET

L’épaisse fumée qui est rapportée dans les "notes de la commune en 1782", provenait de l’éruption d’un volcan en Islande, qui est à l’origine du volcan Laki.
On se souvient tous de ce phénomène, reproduit récemment par d’autres volcans de ce pays. Les conséquences que nous avons connues, nous ont semblé importantes, spectaculaires et plus contraignantes pour notre mode de vie. Malheureusement, entre 1783 et 1785, l’impact météorologique de ce nuage fut vraiment catastrophique.
Je vous donne le lien sur un article de WIkipédia : http://fr.wikipedia.org/wiki/Laki

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Versols et Lapeyre
samedi 3 décembre 2011 à 19h58 - par  Monique TILLOCA

Merci pour l’enquête réalisée sur l’histoire de la mystérieuse Médora. On la disait fille de lord Byron et d’une servante mais comment expliquer le détour par Lapeyre, le village étant loin de l’itinéraire Londres-Italie ou Grèce ? Cette histoire romanesque me semble maintenant éclaircie.
(Une coquille sur la date du Corsaire 3 pour 1, mais vos lecteurs ont certainement rectifié)
Pour l’anecdote : Anabella était mathématicienne ainsi que sa fille Adélaïde (Ada) ce qui est rare à l’époque. "ADA" a été choisi pour désigner un langage de programmation informatique en hommage à Ada Lovelace fille légitime de Byron, considérée comme la première programmatrice (sur la machine de Babbage)
Famille Roquefeuil
Jean Ier est certainement le premier seigneur de Versols portant ce nom, ayant reçu les hommages des habitants en 1275 et rendu hommage au sénéchal de France en 1288 pour ses terres de Versols. Etait-il simplement coseigneur ? Son père Guillaume avait acheté une partie du château en 1256 et Jean en hérita par les testaments de 1273 et 1275. Il héritait aussi du château de Grémian, de Cournonsec et Mireval que le roi d’Aragon Jacques Ier, aussi seigneur de Montpellier, lui donna à partir de 1254 en remerciement des services rendus pendant la conquête de Valence (au sud de Barcelonne) . Ces biens passeront plus tard à la branche des Roquefeuil de Latour , puis Londres (près Montpellier).
J’ai quelques doutes 1/ sur la parenté de Ricarda de Bonavicino : est-elle l’épouse ou la mère de Guillaume enfant illégitime d’Arnaud Ier contor de Nant ? 2/ N’est-ce pas Guillaume plutôt que Jean qui est lieutenant du roi d’Aragon à Montpellier en 1255 ?
On ne peut parler de Guillaume sans mentionner le traité de Corbeil. J’ai donné quelques précisions dans : "Une bulle dans la Sorgue" que vous trouverez sur le site d’Arnaud Bosc
http://arnaud.bosc.free.fr/
Il reste encore bien des mystères à élucider. Si je peux apporter ma lanterne, dans la mesure de mes moyens, je suis à votre disposition.
Amitiés généalogiques. Je salue Maurice Miquel par la même occasion.
Monique Tilloca.

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dimanche 4 décembre 2011 à 15h37 - par  Suzanne BARTHE

Nous n’avons pas insisté sur les compétences en informatique d’Ada (seule fille légitime de Byron), car ce n’était pas notre propos... mais elle fut il est vrai une pionnière dans le domaine de la programmation. Par ailleurs, des liens affectueux se tissèrent, certes tardivement, entre Medora et Ada... Nous l’évoquerons dans le chapitre "Les enfants de Médora"

Suzanne BARTHE

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Versols et Lapeyre
vendredi 2 décembre 2011 à 15h55 - par  Pailhoriès

Les Rocquefeuil perdent la particule au 18°, sans raison apparente.
D’autre part, j’avais entendu qu’il pouvait y avoir un lien entre cette vieille souche rouergate et les Rockfeller américains. Quelqu’un en sait-il plus ?

En tout cas merci pour cet article très intéressant !

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vendredi 2 décembre 2011 à 18h49 - par  Suzanne BARTHE

Merci d’avoir apprécié l’article.
Nous allons très prochainement mettre en ligne les travaux de Monsieur Maurice MIQUEL concernant la branche ROQUEFEUIL de VERSOLS et LAPEYRE. Comme vous pourrez le voir, nous arrivons à un CM de 1578, où ils n’ont toujours pas de particule, bien qu’apparentés avec ceux de St-Jean-du-Bruel. Mais comme nous le savons tous la particule ne veut rien dire...
Quant à un éventuel lien avec les ROCKFELLER... rien n’est avéré...il conviendrait de faire la généalogie des ROCKFELLER américains pour confirmer d’éventuelles racines dans notre Rouergue...

A bientôt
Suzanne BARTHE